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28, 29 et 30 juillet 2005 (semaine 30)
 

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2005-07-30 -
LE VATICAN MET LES CHOSES AU POINT AVEC ISRAËL.


Répondant à l’insinuation israélienne : "Le Vatican ne condamne pas le terrorisme en Israél," le porte parole du Vatican a répondu : "Les réactions israéliennes ne sont pas toujours conformes aux normes du droit international".

Tout est parti d'une phrase de Benoît XVI à l'issue de l'angelus du dimanche 24 juillet. Le pape y condamnait "les attentats terroristes exécrables" qui ont touché "divers pays, dont l'Egypte, la Turquie, l'Irak, la Grande-Bretagne", mais n'a pas cité Israël, cible fréquente d'attentats-suicide dont le dernier, le 12 juillet à Netanya, a provoqué la mort de cinq Israéliens.

Le ministère israélien des Affaires étrangères ne s'est pas contenté le lundi 25 de publier un communiqué pour déplorer l'oubli susceptible selon lui de "renforcer les extrémistes opposés à la paix et d'affaiblir les modérés" parmi les Palestiniens, il a aussi convoqué le nonce apostolique, Mgr Pietro Sambi.

En février 2000, Israël avait déjà eu la même réaction diplomatique quand le Saint-Siège et l'OLP avaient signé un accord demandant notamment un "statut spécial" pour Jérusalem.

Dès lundi, l
e Vatican a exprimé sa surprise devant une telle réaction, jugée disproportionnée: "Il est étonnant que l'on ait ainsi voulu prendre un prétexte pour déformer l'intention du Saint-Père", a relevé le porte-parole Joaquin Navarro-Valls, qui a précisé que le pape se référait expressément dans ses propos aux attentats "de ces derniers jours" laissant ainsi entendre que l'attentat de Netanya était un peu trop ancien pour un angélus évoquant les événements de la semaine en cours.

Trois jours après la mise en cause de Benoît XVI par Israël pour ne pas avoir évoqué l'attentat du 12 juillet, le Vatican a réagi, manifestant un certain agacement, à une accusation du porte-parole du ministère isrélien des Affaires étrangères, Nimrod Barjan, cité mardi par le Jerusalem Post, selon lequel le Saint-Siège "a depuis des années pour politique de ne pas condamner le terrorisme en Israël".

Le porte-parole israélien mettait explicitement en cause Jean Paul II, accusé d'avoir réagi mollement aux attentats en Israël, et déclarait qu'Israël avait maintenant décidé de ne plus passer ses protestations sous silence mais de rendre systématiquement public son mécontentement "pour modifier cette attitude bien arrétée mais négative" du Saint-Siège.

Jeudi 28 juillet au soir, le service de presse du Vatican a répliqué aux accusations israéliennes par un communiqué soulignant que "le Saint Siège n'a pas l'intention de recevoir de leçons de quiconque. D’autant que les réactions israéliennes ne sont pas toujours conformes aux normes du droit international".

"De même que le gouvernement israélien ne se laisse pas dicter par d'autres ce qu'il doit dire, de même le Saint Siège ne peut accepter de recevoir des leçons et des directives d'aucune autre autorité sur l'orientation et le contenu de ses déclarations", déclare le Vatican.

Il estime que Nimrod Barkan cherche à masquer le "caractère infondé" de l'accusation portée contre Benoît XVI "en déplaçant l'attention sur de prétendus silences de Jean Paul II" (...) "et en inventant que le gouvernement israélien serait intervenu plusieurs fois auprès du Saint Siège" (à ce sujet).

A cette occasion, l
e Vatican rappelle que "les interventions de Jean Paul II contre toute forme de terrorisme et contre les attentats visant particulièrement Israël ont été nombreuses et publiques". Cependant, ajoute-t-il, "il n'a pas toujours été possible de publier une condamnation pour chaque attentat contre Israël", "notamment en raison du fait que les attentats étaient immédiatement suivis de réactions israéliennes pas toujours conformes aux normes du droit international".

"Il aurait alors été impossible de condamner les premiers et de passer sous silence les secondes", relève le Saint-Siège, qui estime qu'Israël s'était saisi d'un "prétexte" pour "déformer" les intentions du pape. (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

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