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28, 29 et 30 juillet 2005 (semaine 30)
 

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2005-07-30 -
LES DIVORCÉS-REMARIÉS, UN PROBLÈME À APPROFONDIR.


Devant la souffrance des divorcés remariés, il n'y a pas de recette toute faite, a estimé Benoît XVI devant les prêtres de la Vallée d'Aoste, le lundi 25 juillet, dans un entretien d'une grande cordialité, qui contenait une grande part d'improvisation.

"En trois mots, nous ne pouvons résoudre de grands problèmes", a-t-il fait remarquer, soulignant la complexité des cas des divorcés-remariés, souvent convertis après coup, qui souffrent de ne pas avoir accès à l'Eucharistie. Ce problème "très difficile doit être encore approfondi", a-t-il déclaré.

En 1972, celui qui allait devenir pape était favorable à l'accès des divorcés-remariés à la communion, dans le cas d'une première union "rompue depuis longtemps et d'une manière irréversible" et d'un remariage qui "a fait ses preuves sur une période assez longue".

Aujourd'hui le pape rappelle la pensée de l'Église, réaffirmant l'impossibilité de la communion sacramentelle pour les divorcés-remariés.

"Nous savons tous que cela est un problème particulièrement douloureux pour les personnes qui vivent dans des situations où elles sont exclues de la communion eucharistique et naturellement pour les prêtres qui veulent aider ces personnes à aimer l'Église, à aimer le Christ. Cela pose un problème".

Dans l'Église catholique, actuellement, le second mariage d'une personne mariée à l'Eglise puis divorcée n'est pas reconnu comme valide. Les personnes divorcées n'ont accès à l'eucharistie "que si elles vivent chastement".

"Aucun de nous n'a de recette toute faite, d'autant que les situations sont toujours diverses", a poursuivi Benoît XVI. "La situation de ceux qui se sont mariés à l'Eglise" par tradition, sans être vraiment croyants et qui, "se trouvant dans un nouveau mariage non valide, se convertissent, trouvent la foi et se sentent exclus du sacrement" de l'eucharistie "est particulièrement douloureuse". "Cela est réellement une grande souffrance, a insisté Benoît XVI.

Quand j'étais préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, j'ai invité différentes Conférences épiscopales et spécialistes à étudier ce problème : un sacrement célébré sans foi". "Je n'ose pas dire si on peut réellement trouver là un élément d'invalidité" parce qu'il manquait une dimension fondamentale au sacrement. Si l'absence de foi entrait dans les critères de non validité du mariage religieux, alors il pourrait être rendu nul et les mariés, considérés comme ne l'étant pas, pourraient communier et se remarier à l'Église."

"Personnellement, je le pensais, mais j'ai compris en raison des discussions que nous avons eues, que le problème est très difficile et doit encore être approfondi. Je n'ose pas donner de réponse maintenant", a-t-il poursuivi.

"Dans tous les cas, deux aspects me semblent très importants", a continué Benoît XVI. "Même s'ils ne peuvent pas se rendre à la communion sacramentelle," les divorcés-remariés "ne sont pas exclus de l'amour de l'Église et de l'amour du Christ". Et si participer à la messe sans communier n'est pas participer pleinement à la messe, cela reste quelque chose "d'inégalable",car "c'est toujours être impliqués dans le mystère de la Croix et de la résurrection du Christ".

"Il s'agit donc de faire comprendre que si, malheureusement, il manque une dimension fondamentale, ils ne sont pas exclus du grand mystère de l'Eucharistie, de l'amour du Christ présent". Le pape a invité les prêtres et les communautés paroissiales à faire "comprendre à ces personnes qui souffrent" qu'elles sont aimées, tout en respectant "l'indicibilité du sacrement".

Benoît XVI a alors voulu évoquer "le problème" des communautés
protestantes et des Églises orthodoxes, "souvent présentées comme un modèle dans lequel il est possible de se remarier". Il a souligné qu'en réalité pour elles aussi "seul le premier mariage est sacramentel" et qu'elles "reconnaissent que les autres ne sont pas un sacrement, que ce sont des mariages réduits, redimensionnés, dans une situation pénitentielle", qu'ils peuvent certes aller communier "mais sachant que cela est concédé 'en économie' comme ils disent, pour une miséricorde.

Le texte intégral de cette conversation du pape avec les prêtres du Val d'Aoste a été édité par
"l'Osservatore Romano" du 27 juillet 2005. (source et information : Osservatore romano)

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