Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho

Du 1 au 6 août 2005 (semaine 31)

 

-
2005-08-06 - Soudan
NE FAISONS PAS MARCHE ARRIÈRE.

Convaincu que le chemin de la réconciliation ne peut être interrompu, l’évêque catholique de la région du Darfour et l'archevêque de Khartoum se montrent confiants quant aux perspectives de paix après deux décennies de guerre civile.

Après la mort "imprévue" de John Garang, premier vice-président du Soudan depuis le 9 juillet 2005, et chef rebelle, Mgr Antonio Menegazzo, évêque catholique d’El Obeid, déclare qu'il faut aller de l'avant et que ce n’est pas le moment de faire marche arrière. "C’est au tour des Soudanais de faire avancer le processus de paix engagé également par John Garang. Sa disparition intervient à un moment inopportun”, affirme de son côté l’archevêque de Khartoum.

"Dans tous les organes d’information qui accordaient une grande place à la mort du vice-président John Garang, la parole la plus employée a été celle de ‘salam’, paix. Je crois que les Soudanais commencent à parler un autre langage”: fait remarquer le cardinal Wako. "Sa mort représente sans doute une occasion pour réévaluer le bien qu’il a fait: si une nouvelle Constitution a été signée le 9 juillet dernier, qui met fin à la guerre, c’est également grâce à l’engagement direct de Garang” observe-t-il.

"L’héritage le plus important qu’il laisse aux Soudanais est l’urgence de relancer le développement, surtout dans les zones rurales et en faveur des plus pauvres dans tout le pays, pas seulement dans le sud, mais aussi dans le nord, dans l’est et l’ouest du Soudan” dit encore  le cardinal Wako.

Les perspectives de paix sont possibles, déclare de son côté Mgr Menegazzo, après deux décennies de guerre civile sanglante qui ont fait plus de deux millions de morts et deux fois plus de personnes déplacées. Mgr Antonio Menegazzo, dont le diocèse comprend aussi la région occidentale du Darfour, analyse ainsi la situation.

"Le remplaçant de John Garang, Salva Kiir Mayardi, a déjà pris le pouvoir et dans un discours prononcé à la radio, il a déclaré que le processus de paix sera poursuivi sur la base des accords préétablis. Je suis convaincu que le chemin de la réconciliation ira de l’avant également grâce à la présence des observateurs internationaux, surtout ceux de l’ONU, dans le Sud Soudan".

"A la différence de Garang, dit-il encore,  Kiir ne serait pas pour l’unité du pays mais pour la séparation entre le Nord et le Sud. Dans tous les cas, tout dépendra de l’issue du référendum sur l’indépendance du Sud Soudan qui devrait se tenir dans six ans".

Mais la nouvelle de la mort de Garang, qui dirigeait depuis 21 ans la rébellion du Sud Soudan contre le gouvernement de Khartoum, a provoqué la réaction de ses partisans contre les Soudanais du Nord, d’origine arabe, avec des désordres surtout dans la capitale et dans d’autres localités du sud, dont Juba, Wau et Malakal.

"La préoccupation principale est le risque de représailles de la"part de Soudanais du Nord. Nous avons déjà reçu des informations sur des saccages dans les maisons des ‘Noirs’ du Sud et d’autres violences dans la capitale. L’impression est que la police sous-évalue le danger, on ne voit pas beaucoup d’agents dans les rues de Khartoum et cela est sans doute dû au fait que la majorité a été envoyée au Darfour, où ils sont établis”, ajoute Mgr Menegazzo. (source et information : Agence Misna)

Retour aux dépèches