Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
Du 7 au 13 août 2005 (semaine 32)
 

-
2005-08-13 - Spécial JMJ - Amérique latine
LE BESOIN D'UNE ÉGLISE OUVERTE AUX RÉALITÉS.

En Amérique latine, où l'Église catholique est de plus en plus concurrencée par les mouvements évangéliques, le malaise des jeunes est profond dans une Église qui ne semble pas capable de relever les défis de XXIe siècle.

Le constat général est que l'Église manque de réactivité et s'adapte mal aux évolutions de la société, alors que les évangélistes séduisent par leur flexibilité, leur réactivité et par le fait qu'ils incarnent le rêve américain, la plupart des mouvements étant originaires des États-Unis.

Pour Angela Falquetto, une religieuse brésilienne, les jeunes réclament de l'Église un "dialogue ouvert" sur leurs préoccupations comme le sexe, l'avortement et la violence. 12.000 Jeunes latino-américains, dont une trentaine de Cubains, sont présents à Cologne. Ils espèrent pouvoir dire au Pape et aux responsables ecclésiaux que l'Église catholique doit savoir évoluer.

Une déclaration sur deux faites par les évêques latino américains ne concernent que les problème de l’avortement et les déviations du mariage. Jésus-Christ semble parfois loin de leurs préoccupations pastorales, loin de la réalité quotidienne vécue sur le terrain par les laïcs, les religieux, les religieuses et les prêtres.

Le fossé devient de plus en plus grand en Amérique latine entre les hiérarchies catholiques, souvent conservatrices, et les fidèles des
Églises de base, confrontés au terrain. Plusieurs évêques, qui seront présents aux JMJ, ont du reste déclaré qu'ils allaient soulever au plus tôt ces problèmes.

Que va-t-elle proposer aux jeunes alors que l'Amérique centrale connaît une éruption de violence comme dans les favellas du Brésil et d’ailleurs, violence provoquée par des gangs armés de jeunes délinquants, notamment au Salvador, au Honduras et au Guatemala.

Ils attendent qu’elle sache donner le vrai message de leur foi là où les baptistes, les pentecôtistes ou d'autres obédiences, qui se multiplient sur le continent latino-américain, mais aussi les radios, chaînes de télévision ou universités, parlent de la joie de rencontrer Jésus.

"Benoît XVI doit donner un nouvel élan à l'Église, la dépoussiérer, la dérouiller, tout en restant fidèle à la doctrine et à l'action de Jean Paul II. Elle a besoin d'un bain de jouvence", affirme une jeune Mexicaine.

En Amérique latine, Benoît XVI et Jean Paul II ne font pas l'unanimité. Les catholiques qui ont des sympathies pour le mouvement de la théologie de la libération, allié de la gauche, ont été déçus par l'élection de Joseph Ratzinger, qui, en suivant les consignes de Jean Paul II, a largement contribué à l'éradication du mouvement.

Au Guatemala, face à l'offenssive des évangélistes, ce pays de 12 millions d'habitants ne compte plus que 4 millions de fidèles, d'après le cardinal Rodolfo Quesada, alors qu'il y a 50 ans les Guatémaltèques étaient catholique à 95%.

L'évêque d’El Salvador, Mgr Orlando Cabrera a souligné que les 300 membres de la délégation du Salvador exposeraient à Cologne leur "préoccupation face à la violence et d'autres phénomènes sociaux", "qui menacent notre jeunesse". "Au Salvador, ajoute-t-il, la pauvreté est la cause de l'émigration (vers les États-Unis) de parents qui, la mort dans l'âme, abandonnent leurs enfants, qui sont facilement influencés par les gangs". (D'après le quotidien "La Croix")

Retour aux dépèches