Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
Du 7 au 13 août 2005 (semaine 32)
 

-
2005-08-13 - Mexique
DES MOSQUÉES S'OUVRENT AU CHIAPAS.

Des femmes voilées, un groupe d’enfants qui psalmodie : "Il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah et Muhammad est son prophète", ce n’est pas au Proche-Orient, mais au Mexique, le deuxième plus grand pays catholique d'Amérique latine.

A San Cristobal de las Casas, capitale du Chiapas, des autochtones, et non pas des travailleurs émigrés, construisent leur mosquée. Il semble que les enseignants musulmans aient trouvé un terrain fertile dans cet État du Mexique méridional marqué par de lourds conflits politiques et religieux.

Tout a commencé vers 1994 lorsque deux Espagnols, Aureliano Pérez et Esteban Lopez, ont introduit l'enseignement de l'islam dans un quartier pauvre de la banlieue de San Cristobal de las Casas, la capitale du Chiapas. C'est une date dont la population se souvient bien car l'Armée zapatiste de libération avait lancé son insurrection à peu près à la même époque. 

Ces enseignants musulmans prêchèrent d'abord à une communauté d'autochtones qui avaient été expulsés de leurs terres à San Juan Chamula pour avoir abandonné leur foi catholique traditionnelle et leurs pratiques communautaires en faveur du protestantisme.   

"Un grand nombre de ceux qui se sont convertis à l'islam étaient des presbytériens", relève le pasteur Dan Gonzalez, qui a fait le point de la situation lors de sa récente visite à Genève en tant que nouveau secrétaire régional de la Fédération universelle des associations chrétiennes d'étudiants pour l'Amérique latine.

"Les Indiens ont une forte identité religieuse, caractérisée par le syncrétisme et le désir de voir s'exprimer leur espérance à travers les différentes manifestations du sacré", a-t-il ajouté. L'enseignement du Coran allait de pair avec une stratégie soigneusement élaborée, qui mettait l'accent sur l'ardeur à la tâche, encourageant avec succès les activités de la communauté dans trois grands secteurs: l'alimentation, la menuiserie et les textiles. Un système économique quasiment autonome a été constitué, permettant aux hommes de pratiquer l'islam sans relâche, tandis que les femmes - engagées dans l'artisanat textile - étaient assurées de toucher un revenu indépendant, soutenant ainsi l'économie locale. 

L'évêque catholique de San Cristobal, Felipe Arizmendi Esquivel, a exprimé ses préoccupations, mais pas de propositions concrètes, face à la croissance de l'islam dans l'État. Les Églises protestantes
traditionnelles n'ont pas élevé d'objections, estimant que la tolérance et le pluralisme sont nécessaires dans une société fragmentée. En privé, toutefois, quelques responsables protestants se sont déclarés déçus de voir les Mayas tzotzils se convertir encore une fois à une autre religion. (source et information : ENI)

Retour aux dépèches