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Du 7 au 13 août 2005 (semaine 32)
 

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2005-08-13 - Spécial JMJ - Espagne
CETTE ÉGLISE QUI DIT "NON" EN PERMANENCE.

En Espagne, le catholicisme est une réalité encore incontournable, mais plusieurs enquêtes soulignent la désaffection croissante des jeunes pour l’Église. : 14 % des jeunes étaient pratiquants en 2004, contre encore 35 % en 1999 !

Le P. José-Luis Huescar, vicaire épiscopal du diocèse de Madrid, voudrait relativiser de tels chiffres. "Si tous les jeunes Espagnols ne sont plus catholiques, ils restent les plus catholiques en Europe. Plus tardif qu’en France, le processus est aussi extrêmement rapide, même si les jeunes Espagnols demeurent encore très religieux et croyants : 78 % d’entre eux déclaraient croire en Dieu en 1981 ; ils sont encore 65 % en 1999".

"Et ils sont mêmes 60 % à affirmer croire en un Dieu qui s’est fait connaître en la personne de Jésus-Christ", relève Juan Gonzalez-Anleo.

Mais aussi pour eux l’Église reste encore largement considérée comme une institution, et de nombreux jeunes se démarquent de plus en plus de la société des adultes, seuls 28 % des jeunes Espagnols disent aujourd’hui avoir confiance dans l’Église, ce qui en fait l’institution la moins considérée, arrivant même derrière les partis politiques !

"À Madrid, 70 % de l’enseignement est assuré par les collèges religieux, mais les élèves envisagent les religieux comme des professeurs incarnant l’autorité plutôt que comme des accompagnateurs spirituels".

A la question :"Quel est le lieu où se disent les choses importantes de la vie ?", les jeunes Espagnols répondent d’abord la famille à 53 %, quant à l’Église, elle est elle, passée de 16 % à 2,7 %., en 5 années." Et pour 2004, le nombre de réponses n’est plus assez élevé pour donner un pourcentage significatif", regrette Juan Gonzalez-Anleo !

Pour la plupart de jeunes, l’Église catholique est auss une institution qui dit en permanence « non » : à l’avortement, au divorce, à la contraception et, encore récemment, au mariage homosexuel, autant de sujets considérés comme des « progrès » dans une société en pleine mutation.

Pour Victor Cortizo, responsable de la pastorale des jeunes à la Conférence épiscopale espagnole : "l’Église donne d’elle une image qui ne correspond pas à ce qu’elle est profondément. Et, même si elle doit faire face à une presse qui la dessert souvent systématiquement, c’est aussi un peu de notre faute", reconnaît-il.

L’Église espagnole n’a en effet pas su négocier les changements de la société qui ont suivi la fin du régime franquiste. "Longtemps, la transmission de la foi s’est appuyée presque exclusivement sur les familles, or, on voit aujourd’hui arriver des jeunes qui ont découvert la foi sans que celle-ci leur ait été transmise par leurs parents », constate-t-il également.

Autre problème, les jeunes ne trouvent pas dans l’Église une formation religieuse qui corresponde à la formation intellectuelle qu’ils ont reçue à l’université ." Bien sûr de nombreux mouvements ont fleuri un peu partout dans l’Église d’Espagne comme le Chemin néocatéchuménal, Communion et Libération et, bien sûr, l’Opus Dei. Mais leur influence véritable est plus restreinte qu’on veut bien le dire.

"L’action de l’Église ne touche plus qu’une minorité de jeunes, même si ceux-ci sont très impliqués », constate Juan Gonzalez-Anleo. Car, comme dans beaucoup de pays d’Europe, l’Espagne a elle aussi vu disparaître dans les années 1970 les mouvements d’Action catholique qui touchaient des centaines de milliers de jeunes. Aujourd’hui, seuls 3,5 % des jeunes déclarent appartenir à un groupe ou à un mouvement d’Église.

Chaque mouvement, chaque congrégation religieuse a son propre groupe, explique Victor Cortizo. Tout cela fait que l’Église est très atomisée et que nous devons faire des efforts pour que les jeunes aient conscience de faire partie d’un corps plus grand. Ce qu’ils recherchent c’est une Église qui soit une véritable communauté .

Les évêques semblent un peu désemparés par la rapidité et la brutalité du phénomène des « alternatives de religiosité ». Il serait faux de dire cependant qu’il y a une crise
des valeurs. C'est plutôt une crise de la transmission. (d'après une étude du quotidien "La Croix" )

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