Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
Du 7 au 13 août 2005 (semaine 32)
 

-
2005-08-13 - Irak
L'INQUIÉTUDE DES MINORITÉS RELIGIEUSES.

Les minorités religieuses d'Irak sont très inquiètes et craignent que la Nouvelle Constitution en cours d’élaboration instaure un gouvernement islamique qui ne protège pas leurs droits.

Le président irakien Jalal Talabani avait lancé dimanche 7 août des réunions avec les leaders politiques auxquels il a fixé comme objectif de surmonter leurs divergences pour parvenir à un consensus, car pas moins de 18 points de divergence ont été soumis aux réunions, notamment la place de l'islam dans la législation et le fédéralisme.

Les Kurdes, jaloux de leur autonomie, veulent que le caractère fédéral de l'Irak soit reconnu alors que les religieux et les tenants du laïcisme débattent de la question cruciale de savoir si l'islam doit être l'unique source ou l'une des sources de la législation. M. Barzani a déclaré samedi, devant le Parlement du Kurdistan, qu'il refusait un État islamique, préconisé par les religieux chiites, et a insisté sur le fédéralisme, rejeté par les Arabes sunnites.

Le chef du Comité de rédaction, cheikh Houmam Hammoudi, a donné aux leaders politiques jusqu'au 12 août pour régler les questions en suspens, sinon le Parlement s'en chargera et le projet de Constitution devra être débattu à la mi-août puis adopté à temps pour la tenue d'un référendum à la mi-octobre.

Dans la Constitution en voie d'élaboration, le rôle de l'Islam dans l'État "a changé d'une forme de législation à une forme principale de législation", selon Nina Shea, directrice du Centre pour les libertés religieuses et vice-présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale  (USCIRF).

Si "ce projet de Constitution devient la Loi fondamentale, les droits fondamentaux de l'individu à la libre expression et à la liberté de conscience seront foulés aux pieds. La menace de discrimination planerait sur tous les Irakiens, y compris les membres des minorités religieuses, les personnes qui ne déclarent pas de religion et les femmes", a déclaré le président de l'Uscirf, Michael Cromartie.

Pour sa part, Yonadam Kanna, la seule représentante d'un parti chrétien dans le parlement national de 275 sièges et responsable de "l'Assyrian Democratic Movement", interviewée par téléphone par l'APD, une agence de presse protestante, estime: "Je me bats au nom de la chrétienté afin qu'elle figure dans la Constitution, avec les mêmes droits que les autres religions.

Dans les milieux chrétiens d'Irak, on redoute en effet depuis que le projet de Constitution est en circulation, la prédominance de l'islam dans cette dernière. On craint même l'instauration de la charia, ce que les chrétiens redoutent par-dessus tout. Dans un tel cas, "ce sont les chrétiens et les autres minorités qui vont souffrir le plus si la loi islamique - la charia - est imposée en Irak".

"Il a toujours été clair que depuis l'invasion - anglo-américaine - en 2003, l'Irak deviendrait une nation islamique, quelles qu'en soient les conséquences pour les minorités," estime pour sa part le Père Justo Lacunza Balda, chef de l'Institut Pontifical d'Etudes Arabes et Islamiques (PISAI) à Rome.

Dans un entretien avec l'agence de presse catholique américaine CNS, le Père Lacunza estime qu'imposer la charia, qui en plus d'être un système de justice criminelle est aussi un code religieux pour la vie quotidienne, "sera discriminatoire envers les minorités, comme les juifs, les chrétiens ou les zoroastriens". (source : apic - information : Agence CNS)

Retour aux dépèches