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19 au 21 août 2005 (semaine 33)
 

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2005-08-21 - JMJ
LA CACOPHONIE DES CHRÉTIENS.


Devant une trentaine de représentants de diverses confessions chrétiennes, Benoît XVI a marqué avec franchise les points cruciaux de la difficile unité entre ces confessions," la cacophonie des chrétiens", titre l’AFP...

"Le pape Benoît XVI, dite l’Agence de presse française, a déploré vendredi que la cacophonie des chrétiens sur les questions éthiques compromette leur crédibilité dans la société, au cours d'une rencontre oecuménique au deuxième jour de sa présence à Cologne (ouest de l'Allemagne) pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ)."

"A cause des contradictions dans ce domaine, le témoignage évangélique et l'orientation éthique que nous devons aux fidèles et à la société perdent de leur force, prenant souvent des caractéristiques vagues", a estimé Benoît XVI. "Nous ne sommes plus crédibles", a-t-il ajouté, au début de la rencontre à laquelle les journalistes n'étaient pas conviés.

L’évêque luthérien de Berlin Wolfgang Huber, qui l’a salué en premier, lui a dit l’impatience des communautés chrétiennes de voir se réaliser une démarche de l’Église sur ce chemin de l’unité. Benoît XVI n’a pas hésité à précisé tout simplement que les signes d’une telle volonté d’unité et que les nouveaux pas concrets du rapprochement devaient être réalisés de part et d’autre. "Je les attends moi aussi", a-t-il dit, laissant entendre que la responsabilité des divisions ne reposait pas sur la seule Église catholique.

Mais, a souligné le pape, ce rapprochement "doit évidemment se réaliser avec sincérité et réalisme, avec patience et persévérance".

M. Huber avait aussi exprimé la volonté de l'Église protestante de voir traiter la question des mariages mixtes protestants - catholiques: "On doit permettre à ces couples, nombreux en Allemagne, de trouver un foyer dans les Églises, ils doivent pouvoir participer d'une façon ou d'une autre ensemble au repas du Christ", a-t-il dit.

"J
e connais bien la situation pénible que la rupture de l’unité dans la profession de la foi a comportée pour tant de personnes et tant de familles", a déclaré le pape dès les premières paroles de son intervention. C’est aussi pour cette raison que, aussitôt après mon élection comme Évêque de Rome, qui est Successeur de l’Apôtre Pierre, j’ai manifesté ma ferme intention de prendre comme une priorité de mon Pontificat le retour à la pleine et visible unité des chrétiens".

"Dans le dialogue œcuménique, la place de l’Allemagne revêt une importance particulière. En effet, elle n’est pas seulement le pays d’origine de la Réforme; elle est aussi l’un des pays d’où est parti le mouvement œcuménique du vingtième siècle. À la suite des flux migratoires du siècle dernier, des chrétiens des Églises orthodoxes et des Églises anciennes d’Orient ont trouvé dans ce pays une nouvelle patrie.

"Cela a indubitablement favorisé la confrontation et l’échange. Ensemble, nous nous réjouissons de constater que le dialogue, au fil du temps, a suscité une redécouverte de la fraternité et a créé entre les chrétiens des diverses Églises et Communautés ecclésiales un climat plus ouvert et plus confiant.

Reprenant la discussion oecuménque des schéma
s du BEM, baptême, eucharistie et minisère, "La fraternité entre les chrétiens n’est pas simplement un vague sentiment et elle ne naît pas non plus d’une forme d’indifférence envers la vérité. Elle est fondée sur la réalité surnaturelle de l’unique Baptême, qui nous insère dans l’unique Corps du Christ (cf. 1 Co 12, 13; Ga 3, 28; Col 2, 12). Ensemble nous confessons Jésus Christ comme Dieu et Seigneur; ensemble nous le reconnaissons comme unique médiateur entre Dieu et les hommes (cf. 1 Tm 2, 5)".

Il en vient alors à ce que l’on pourrait appeler "le nœud du problème" : Le ministère sacerdotal, et le développement de la tradition dans l’Église.

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Qu’il me soit permis seulement de faire une remarque : les questions ecclésiologiques, et spécialement celle du ministère consacré, c’est-à-dire du sacerdoce, sont inséparablement liées à la question du rapport entre Écriture et Église, c’est-à-dire de l’exigence de la juste interprétation de la Parole de Dieu et de son développement dans la vie de l’Église".

Puis il aborde les orientations prises par différentes communautés ecclésiales tant anglicanes que protestantes, si éloignées de la pensée catholique et orthodoxes et qui peuvent être de nouvelles causes d’un éloignement réel

"Une priorité urgente dans le dialogue œcuménique est ensuite constituée par les grandes questions éthiques posées par notre temps ; dans ce domaine les hommes d’aujourd’hui en recherche s’attendent à juste titre à une réponse commune de la part des chrétiens, qui, grâce à Dieu, en de nombreux cas a été trouvée. Mais malheureusement pas toujours.

À cause de contradictions dans ce domaine le témoignage évangélique et l’orientation éthique que nous devons aux fidèles et à la société perdent de leur force, prenant souvent des caractéristiques vagues, et ainsi nous manquons à notre devoir de donner à notre temps le témoignage nécessaire. Nos divisions sont en contradiction avec la volonté de Jésus et font que nous ne sommes plus crédibles devant les hommes."

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Je vois un motif réconfortant d’optimisme dans le fait qu’aujourd’hui se développe une sorte de «réseau» de liens spirituels entre catholiques et chrétiens des diverses Églises et Communautés ecclésiales: chacun s’engage dans la prière, dans la révision de sa vie, dans la purification de la mémoire, dans l’ouverture de la charité. Le père de l’œcuménisme spirituel, Paul Couturier, a parlé à ce sujet d’un «monastère invisible», qui rassemble entre ses murs les âmes passionnées du Christ et de son Église.

Le chef de l'Eglise luthérienne allemande, Wolfgang Huber, a exprimé cependant un certain optimisme à l'issue de la rencontre: il a dit croire en la volonté du pape de faire progresser l'oecuménisme, affirmée au début de son pontificat, et a parlé d'une rencontre "très décisive". Il a fait état à la fois de "nombreuses positions communes" et de "différences persistantes" sur lesquelles il convient de "travailler avec ardeur". Le pape, a-t-il dit, a fait savoir qu'il concevait une "unité dans la diversité".
Texte officiel intégral : http://www.jmj2005.fr

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