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FlashPress - Infocatho
19 au 21 août 2005 (semaine 33)
 

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2005-08-21 -
UNE PAGE EST TOURNÉE.


Comme le vent a tourné les pages du livre qui se trouvait sur le cercueil de Jean Paul II, le jour où l’Église priait sur la place Saint Pierre, le vent de Cologne a tourné une page de la vie de l’Église. Benoît XVI a clos l'ère Jean Paul II et imposé son style.

"Quatre mois après qu'il a succédé à Jean Paul II, les Journées mondiales de la jeunesse de Cologne ont révélé aux catholiques le style dépouillé de leur nouveau pape Benoît XVI, tranchant avec l'exubérance spontanée du pape polonais, et la hauteur de ses exigences," écrit le correspondant de l’AFP.

Ne cherchant pas à concurrencer le charisme exubérant de Jean Paul II, Benoît XVI cherche à convaincre par la parole. "Ce sera un pontificat de paroles, quand celui de Jean Paul II était un pontificat de gestes", avait prédit le porte-parole du Saint-Siège Joaquin Navarro-Valls.

"Chaque pape est différent", fait remarquer le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'État du Vatican, devant quelques journalistes. "Chacun des douze apôtres était différent, mais ils étaient tous les serviteurs du Christ".

"Les jeunes catholiques venus à Cologne avec le souvenir de Jean Paul II, mélange de superstar et de grand-père complice, se sont adaptés de bon gré à leur nouveau chef spirituel, pédagogue discret et attentif," continue le correspondant de l’AFP. D'une certaine manière, Benoît XVI imposé à l'Eglise son style propre.

Il n’a pas connu les délires enthousiastes que provoquaient chacune des apparitions de Jean Paul II qu’il a fait acclamer. Tout a  été fait pour contenir cet enthousiasme dans des limites raisonnables: alors que Jean Paul II adorait le contact physique avec les fidèles, les bains de foule ont été limités au minimum. La télévision chargée de retransmettre les célébrations publiques a été avare en gros plans sur Benoît XVI, faisant passer le sens de la liturgie devant l'émotionnel.

Joseph Ratzinger, déjà naturellement discret, s'est totalement effacé derrière sa fonction de pape, "d'humble ouvrier dans les vignes du Seigneur", comme il s'était lui-même défini le jour de son élection.

Cette humilité se marie cependant à une conception très exigeante de sa mission. Il ambitionne de relancer l'Église dans une nouvelle évangélisation, notamment en Asie où le christianisme est minoritaire et en Afrique où l'Église est affrontée au dynamisme de l'Islam.

Dans un monde occidental qu'il décrit à la fois comme marqué par "un étrange oubli de Dieu" et par "un boom du religieux", Benoît XVI rêve de ramener les fidèles, et particulièrement les jeunes, non pas l’intégrisme comme le disent trop rapidement certains esprits chagrins, mais à l'intégralité de la foi catholique.

Interrogés, les jeunes des JMJ affirmaient souvent être venus pour entendre une parole sur Dieu, bien plus que pour recevoir une leçon de morale sur leur vie affective et sexuelle. C'est peut-être conscient de cette préoccupation que Benoît XVI n'a pas insisté sur ce thème, tout en restant totalement persuadé de la validité de la morale catholique.

A l'inverse, Jean Paul II abordait souvent de front les questions de moeurs avec les jeunes et les admonestait parfois. Cela déclenchait inévitablement des débats passionnés dans la presse occidentale.

Conscient d'être l'héritier d'un personnage très aimé, le nouveau pape a tenu à s'inscrire sans cesse dans la foulée de son prédécesseur, faisant acclamer son nom et recueillant à chaque fois un tonnerre d'applaudissements. Et dans le même temps tournant les regards et la pensée et l'enthousiasme vers le Christ qu’il a voulu inscrire de plus en pus dans l’univers des jeunes et de l’Église. (source : presse)

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