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22 au 27 août 2005 (semaine 34)
 

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2005-08-27 - Ukraine
L'EXARQUE ORTHODOXE ÉCRIT AU PAPE DE ROME.

Le métropolite Vladimir, exarque de Kiev et de toute l’Ukraine, instance canonique du Patriarcat de Moscou, a adressé une lettre ouverte au pape Benoît XVI à l’occasion du transfert de la chaire du primat de l’Église gréco-catholique de Lvov à Kiev.

"
Des décennies se sont écoulées, écrit-il, depuis notre première rencontre en Allemagne dans les années 70 du dernier siècle. Pour moi qui étais alors un jeune évèque dans un pays où l’athéisme militant régnait en qualité de l’idéologie d’État, il était très précieux de pouvoir puiser dans votre expérience du travail de l’Église avec la société et avec la jeunesse dans lequel vous étiez activement engagé. Ces impressions, déjà bien éloignées dans le temps, ont laissé une trace ineffaçable dans ma vie.

"Aujourd’hui le Seigneur m’a confié le soin de plusieurs millions d’ouailles orthodoxes d’Ukraine. Prenant pour guide le précepte apostolique de préserver la paix et de s’en tenir à elle dans le rapport avec tout le monde, si cela est possible, notre Église occupe de nos jours une position pacifique et tolérante à l’égard de toutes les confessions religieuses d’Ukraine.

"Nous considérons comme notre objectif principal la délivrance des conséquences du passé totalitaire qui s’était efforcé à détruire avec cruauté le trésor de notre peuple pieux, sa foi. Nous considérons comme principales tâches de l’Église la prédication active et la bienfaisance dans les couches de la population qui demandent une attention particulière, l’implication large à la vie de l’Église de la jeune génération qui, hélas, est confrontée à de nombreuses tentations, tels que l’alcoolisme, l’utilisation des drogues, la dépravation sexuelle dont le résultat est la peste du XXe siècle : le SIDA.

"Dans le contexte de ces problèmes auxquels l’Église est confrontée aujourd’hui, les querelles interecclésiales ou interconfessionnelles sont de trop ; elles gaspillent les forces qui auraient pû être utilisées à l’accomplissement de notre premier devoir chrétien : celui de porter la lumière du Christ et de servir le Christ en servant notre prochain.

"
Votre prédécesseur, le pape Jean-Paul II de bienheureuse mémoire, peu avant sa mort signa à la demande péremptoire de l’épiscopat de l’Église gréco-catholique d’Ukraine le décret du trasfert de la chaire du primat de cette Église de Lvov dans la capitale d’Ukraine, Kiev, et du changement de son titre en « archevêque majeur de Kiev et de Galicie ».

…"Cette annonce a ébranlé les milieux orthodoxes et civiles de l’Ukraine, a été la cause de nouveaux troubles dans la vie ecclésiale qui déjà n’était pas sereine, est devenue une raison pour les spéculations interconfessionnelles et politiques.

…"L’Union de Brest, signée en 1596, n’a pas été reçue par l’ensemble du peuple ukrainien qui, dans sa majorité, est resté fidèle à la confession gréco-orthodoxe. L’Église gréco-catholique ukrainienne a toujours eu un caractère régional fortement marqué.

"Dans la situation politique actuelle, très aléatoire, profitant des problèmes internes de l’Orthodoxie, l’Église gréco-catholique ukrainienne réalise les décisions qui, j’en suis convaincu, ne sont pas du tout exigées par la conjoncture ecclésiale. On peut comprendre l’approbation par le Synode de l’Église gréco-catholique ukrainienne de ladite décision du défunt pape slave du point de vue humain et ethnique. Cependant, je suis plus que certain que sa mise en pratique n’apportera aucun bien à la mission panecclésiale et ne contribuera pas à l’amélioration des rapports entre les Églises.

"J
e m’adresse à vous en demandant d’annuler le décret signé par votre prédécesseur. Une telle manifestation de votre bonne volonté, de la bonne volonté du Siège apostolique trouvera, j’en suis persuadé, une réaction dans le cœur des Ukrainiens orthodoxes et sera un pas concret sur la voie du rétablissement de la paix ecclésiale et de l’unité en notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a été prescrite par Dieu. (source : patriarcat de Moscou)

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