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FlashPress - Infocatho
29 au 31 août 2005 (semaine 35)
 

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2005-08-31 - Corée du Sud
DES TRADITIONS DIFFICILES A DÉPASSER.

La polémique suscitée par l’aménagement d’un columbarium dans le sous-sol d'une paroisse du diocèse de Séoul trahit la difficulté de la population à mettre en cause les modes de sépulture traditionnels.

Depuis qu'au milieu du mois de mai dernier, la paroisse de Taerung a présenté auprès du bureau du district de Nowon les plans d'aménagement d'un "napkoldang" ('ossuaire'), un columbarium, dans les sous-sols de l'église, les habitants du quartier se rassemblent chaque semaine devant le porche de l'église pour demander le retrait du projet.
Ces manifestations ont réuni jusqu'à un millier de personnes.

Selon Joseph Lee Seung-kook, président du conseil paroissial de Taerung, la mise en place d'un columbarium dans les sous-sols de l'église, répond au besoin de changer les us et coutumes en matière de sépulture. Joseph Lee, un laïc, explique que ce changement est souhaité et encouragé aussi bien par l'Église que par l'État. Depuis le début des années 1990, souligne-t-il, les évêques recommandent aux catholiques de recourir à la crémation pour leurs morts et au dépôt des urnes funéraires dans des columbariums.

L'État, de son côté, s'inquiète de l'emprise croissante des cimetières sur les terrains disponibles. Étant donné la préférence marquée des Sud-Coréens pour une inhumation en pleine terre, les cimetières occupent désormais plus de 1 % de la superficie du pays. L'usage des "napkoldang", les columbariums, a été préconisé. A Taerung, le projet prévoit la seule mise en place d'un columbarium, la crémation des corps ayant lieu ailleurs.

Dans la paroisse de Taerung, l'opposition des riverains n'a pas fait fléchir la détermination du conseil paroissial d'aller de l'avant. "Nous avons décidé de poursuivre, a déclaré Joseph Lee, et de faire en sorte que les gens ne les considèrent plus comme des 'sites de l'horreur'." Ce responsable catholique, âgé de 56 ans, réfute les arguments des opposants au projet, selon lesquels les élèves des écoles avoisinantes seront perturbés par la vue répétée de personnes portant le deuil et pleurant la disparition d'êtres chers.

"Les riverains, dit-il, semblent être furieux face à une éventuelle baisse de valeur de leurs terrains ou de leurs maisons situés au voisinage du columbarium."
Selon une agence immobilière du quartier, les prix de l'immobilier accusent en effet une décote de 15 % par rapport aux quartiers environnants depuis que le projet est devenu public.

L'église est située dans un quartier résidentiel. Environnée d'immeubles de standing, elle est proche d'un ensemble scolaire formé de deux écoles, primaire et secondaire, et d'un jardin d'enfants. Une rue à deux voies conduit à l'église. Selon un responsable du diocèse, la paroisse a commencé sa construction en 2003, avec, en sous-sol, "une salle polyvalente". Il n'était alors pas question de la création d'un columbarium. Aujourd'hui, l'église, achevée fin 2004, représente une superficie de 5 300 m et les deux niveaux en sous-sol devraient permettre d'accueillir les urnes funéraires de 3 202 personnes.

L
es opposants au projet suspectent le curé de la paroisse d'agir pour des raisons financières. Des propos énergiquement démentis par les responsables de la paroisse qui soulignent que le columbarium accueillera principalement les restes des catholiques de la paroisse ainsi que ceux des personnes âgées vivant à proximité et qui n'ont pas de famille pour s'occuper de leurs restes.

Au niveau de la municipalité de Séoul, on se borne à déclarer que le curé de la paroisse est en droit de faire ce qu'il souhaite des sous-sols de son église. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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