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2005-09-03 -
LES ENJEUX DE LA RENCONTRE DE BENOÎT XVI AU PHANAR.

La Turquie n'exclut pas que la prochaine visite du pape Benoît XVI, prévue pour la Saint-André le 30 novembre à Istanbul pourrait engendrer des problèmes interconfessionnels, selon l'agence de presse russe RIA-Novosti.

Ces dernières années, l'activité oecuménique du patriarche Bartholomée de Constantinople a souvent fait l'objet de discussions sérieuses dans les milieux politiques de la Turquie, au sujet du statut "oecuménique" du patriarcat.

L’agence de presse russe RIA-Novosti relaie ainsi les points de vue de Moscou, au moment où le cardinal Kasper président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, déclare : "Je crois que pour la prochaine fête de saint André, le saint patron d'Istanbul, Benoît XVI se rendra en visite chez le patriarche orthodoxe".

"Ce voyage ne sera rien d'autre qu'un acte ayant pour but la reconnaissance internationale de l'oecuménisme (statut universel) du Patriarcat de Constantinople. Dans ce cas, l'Église catholique romaine commettrait une erreur irréparable, c'est pourquoi nous estimons raisonnable de reporter la visite de Benoît XVI à Istanbul", a indiqué Muammer Karabulut, président de la fondation Saint-Nicolas, située en Turquie.

Ces craintes sont dues au soutien accordé par Rome à la politique du Patriarcat de Constantinople, prétendant que tous les diocèses se trouvant hors des territoires canoniques des Églises orthodoxes tombent sous sa juridiction. Ce qui n’est pas dans les conceptions du Patriarcat de Moscou qui entend faire entrer dans sa juridiction des diocèses orthodoxes russes situés en Amérique, en France et dans certaines régions de l’Europe occidentale.

Or Ankara vient de rappeler que le Patriarcat de Constantinople avait perdu son statut oecuménique en 1434. La question a été tranchée d'ailleurs par le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gul, qui a déclaré que le statut du Patriarcat de Constantinople ne serait pas changé. Il s'est référé au Traité de Lausanne de 1923, qui a fixé les frontières de la Turquie moderne, en disant que le document n'évoquait pas le statut du patriarcat et du patriarche.

La visite de Benoît XVI de la cathédrale Sainte Sophie provoquera inévitablement des discussions inutiles et différentes actions en Turquie, souligne le président de la fondation.

La Turquie manifeste aujourd’hui plus que les années précédentes un intérêt soutenu pour le voyage du pape à Istanbul car il se situe durant les premières semaines de l’ouverture des pourparlers entre Ankara et Bruxelles sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Et Ankara de noter et de souligner alors les divergences entre les positions du pape et du patriarche vis-à-vis de l'intégration européenne de la Turquie. Alors que Joseph Ratzinger, avant son élection au pontificat, se prononçait ouvertement contre l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, Bartholomée, lui, au contraire, soutenait cette idée. (source et information :RIA-Novosti)

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