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Du 1 au 3 septembre 2005 (semaine 35)
 

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2005-09-03 -
LE PROTESTANTISME FRANCAIS ET LA LAÏCITÉ.


L'Assemblée du "Musée du Désert" qui se tient le dimanche 4 septembre au Mas Soubeyran, dans le Gard au sud de la France, a choisi pour thème central : "Protestantisme français et laïcité : une construction réciproque".

L'année 2005 marque le centenaire de la loi de Séparation des Églises et de lÉEtat, loi qui définit aujourd'hui encore le cadre de la laïcité en France. La loi votée en décembre 1905 rompait avec un siècle de régime "concordataire", en instaurant le désengagement de la puissance publique à l'égard des cultes, tout en garantissant la liberté de conscience et de culte.

Dans la genèse de cette loi de 1905 et plus généralement dans l'élaboration de la " laïcité à la française " sous la IIIème République, les protestants français ont tenu une place décisive. Leur position tenait en grande partie à leur histoire de minorité religieuse persécutée. Elle s'est aussi autorisée du sens de la Réforme de Luther, comme revendication de la liberté de conscience et reconnaissance de l'autonomie du monde séculier.

C'est à la loi de Séparation, ou plus exactement à la perspective de la Séparation, que la Fédération protestante de France doit sa naissance, en octobre 1905 : il s'agissait de rassembler le protestantisme français, divisé par l'histoire (Églises réformées évangéliques, libérales, libres, luthériennes, méthodistes), afin de mieux défendre les "libertés nécessaires à l'exercice du culte protestant".

Le projet du Musée du Désert, lancé dès 1910, se situait dans cette double perspective de 1905, en liant fortement la thématique du "Désert" à celle de la liberté de conscience, comme valeur commune de tous les protestants, par delà la diversité des Églises. Autant de motifs pour commémorer le centenaire de 1905 au Désert.

Dans la perspective de cette assemblée du Désert 2005, Jean-Arnold de Clermont, le président de la Fédération protestante de France (FPF) s’est  livré pour le journal Réforme (1 septembre 2005) à une véritable radioscopie du protestantisme français, une radioscopie qui ne peut être ni résumée, ni réduite à quelques citations. Il faut en prendre « l’intégral ».

Il y aborde les grands enjeux de demain et livre sa conception et ses inquiétudes à propos de la laïcité à la française. Du Musée du Désert aux nouvelles assemblées évangéliques issues de l’immigration, en passant par Taizé, les Tziganes pentecôtistes ou les adventistes, l’extrême diversité du protestantisme ne menace en rien son unité qui demeure fondée sur la lecture de la Bible et une grande liberté à l’égard des institutions.

Un protestantisme qui se doit aujourd’hui de «sortir de ses temples» pour affronter les débats de la société française. Espace public où l’intervention sociale des Églises est aujourd’hui entravée par une disposition de la loi de 1905, qui est maintenant utilisée par certaines autorités pour remettre en cause la liberté de culte.

Lors de cette Assemblée, le culte du matin sera présidé par Jean-François Breyne, pasteur de l'Église réformée de Nîmes. L'après-midi on entendra les allocutions de Gabrielle Cadier, maître de conférences à l'Université Paris IV, et de Jean Bauberot, directeur d'études à l'École pratique des Hautes Etudes. Le message final sera donné par le pasteur Jean-Arnold de Clermont. (source, information et entretien : FPF)

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