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FlashPress - Infocatho
du 7 au 9 septembre 2005 (semaine 36)
 

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2005-09-09 - Vietnam
LE PÈLERINAGE DE NOTRE-DAME DE LAVANG.


Les fêtes du 15 août ont attiré auprès de Notre-Dame de La Vang, principal sanctuaire marial du Vietnam, des centaines de milliers de fidèles venus de tout le Vietnam, une foule encore plus que les années précédentes.

Le P. Thaddée Nguyên Van Ly, qui, depuis sa libération de camp de détention au début de février de cette année, purge une peine de résidence surveillée à l'archevêché de Huê, a proposé une interprétation personnelle de cette affluence de plus en plus importante.

L'affluence des fidèles et de la hiérarchie catholique à La Vang est une très bonne chose devant l'opinion internationale, car elle est la preuve de l'existence de la liberté religieuse au Vietnam et du soutien apporté au gouvernement par l'Eglise catholique. Selon l'ancien pensionnaire des camps de détention du Nord-Vietnam, le gouvernement utilise avec habileté le capital de confiance des religions traditionnelles du Vietnam. C'est pourquoi l'État n'impose plus de limites à de telles activités, à condition, toutefois, que la religion en question manifeste une certaine soumission.

Cependant, il existe un certain nombre de droits fondamentaux que les autorités se gardent bien d'accorder aux religions. Le plus fondamental d'entre eux est certainement la liberté d'expression. Aucune des grandes religions ne peut bénéficier d'un organe de presse propre et indépendant. Elles n'ont pas non plus à leur disposition de moyens de communications comme une station de radio, une chaîne de télévision ou du moins une ou plusieurs heures de télévision par semaine.

Si un membre de la hiérarchie ou un ecclésiastique quelconque désire publier un texte, y compris sur un sujet entièrement religieux comme par exemple un commentaire d'évangile, il sera obligé de s'exprimer dans les colonnes de la presse officielle, créée et contrôlée par le gouvernement. L'élargissement des activités religieuses n'est donc pas sans arrière-pensées de la part des autorités. Malgré une ouverture certaine, il reste, estime le P. Ly, que la formation, la nomination, la répartition du personnel d'Église sont gardées sous le contrôle sévère de l'administration gouvernementale.

Autant de raisons qui donnent à penser au P. Ly et à ses amis que la foule rassemblée à La Vang constitue en quelque sorte la face visible, donnée à voir, de la politique gouvernementale. Même si c'est l'Eglise qui organise cet événement, seul l'Etat crée les conditions de son existence et l'utilise pour améliorer son image à l'intérieur comme à l'extérieur.

Cette politique d'ouverture du gouvernement invite les défenseurs de la liberté religieuse et de la démocratie au Vietnam à donner une orientation nouvelle à leur stratégie. La liberté d'expression devrait être aujourd'hui leur revendication prioritaire. Il s'agit là en effet du fondement des autres libertés. Ce droit à l'expression implique que chaque religion possède un organe de communication indépendant, un journal, des heures affectées pour elle sur les chaînes de télévision nationales, autant de moyens la rendant capable d'orienter l'opinion publique. Sans eux, il n'existera pas encore de vraie liberté religieuse. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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