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du 7 au 9 septembre 2005 (semaine 36)
 

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2005-09-09 - Chine
UN GESTE DE RÉCONCILIATION SANS PRÉCÉDENT.


En invitant au prochain Synode quatre évêques chinois, dont deux membres de l’Église officielle, le pape pose un geste sans précédent  et la première reconnaissance officielle publique, par Rome, d’évêques de l’Église patriotique.

Deux d’entre eux appartiennent à l’Église « patriotique » et deux à l’Église « clandestine », en plus d’un cardinal de Taïwan et de l’évêque de Hong Kong.

La publication, jeudi 8 septembre, des noms des 36 invités personnels du pape pour cette rencontre, traduit en effet pour la première fois la reconnaissance de facto de deux évêques liés à l’Église « patriotique » (sous contrôle du gouvernement de Pékin), mais aussi une mise en lumière de deux évêques fidèles à Rome, au sein de l’Église dite « clandestine » que ce même gouvernement voit d’un mauvais œil.

Mais la question qui se pose est de savoir s’ils auront, les uns comme les autres, l’autorisation de se rendre à Rome. Une telle annonce laisse toutefois penser que Benoît XVI n’a pas pu poser un tel geste sans un aval chinois. Sinon, cette invitation pourrait être perçue comme une provocation par Pékin, ce qui n’est pas le style du nouveau pape et encore moins son objectif, puisqu’il avait laissé entendre que la Chine figurait parmi ses priorités.

Cette invitation est aussi un signal clair adressé à l’Église « clandestine ». Résistante, elle accuse le clergé patriotique de collaboration et accepte mal la stratégie actuelle de Rome qui souhaite à terme voir l’unité de toute l’Église chinoise.

Enfin, la représentation de Hong Kong et, surtout, celle de Taïwan, peut devenir un symbole des retrouvailles tant espérées de l’ensemble des catholiques chinois, toutes obédiences et tous territoires confondus.

Parmi les quatre « nouveaux » invités de Benoît XVI, le plus remarquable est Mgr Aloysius Jin Luxian, l’évêque de Shanghaï. Âgé de 89 ans, il relève de l’Église patriotique mais il est surtout la figure de proue du mouvement qui travaille au rapprochement des deux parties de l’Église. Signe éloquent : il avait reçu en juin dernier le renfort d’un auxiliaire nommé avec l’aval de Rome. Même cas de figure pour Mgr Antoine Li Du’an, 78 ans, évêque « patriotique » de Xi’an. Moins connu, il vient lui aussi de recevoir un auxiliaire validé par Rome.

Les deux autres évêques, Mgr Luca Li Jinfeng, évêque de Fengxiang, et Mgr Joseph Wei Jingyi, évêque de Qiqihar, sont des évêques « clandestins ». Ils ont connu la prison à plusieurs reprises et ont toujours refusé de se rallier à l’Église patriotique officielle. Ainsi Mgr Wei Jingyi fut-il arrêté en mars 2004 et libéré dix jours plus tard à la suite de pressions du Vatican.

Dans son discours au Corps diplomatique du 12 mai dernier Benoît XVI avait souhaité établir des relations diplomatiques avec les pays qui n’avaient pas encore de relations avec le Saint-Siège. De son côté, Mgr Giovanni Lajolo, secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les Etats, avait déclaré que les difficultés pour parvenir à la normalisation des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la République populaire n’étaient pas "insurmontables". (source : VIS - information : Eglises d'Asie-EDA)

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