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2005-09-16 - Madagascar
LA PRESSE CATHOLIQUE SE DÉMARQUE DU DISCOURS OFFICIEL.

Lors de l'intronisation du nouvel évêque d'Ambositra, le dimanche 4 septembre, le président malgache, Marc Ravalomanana, présent à la cérémonie, avait déclaré vouloir faire de Madagascar une nation chrétienne.

Cette cérémonie s’était déroulée dans le stade d’Ankorobe et c’est le cardinal Armand Gaëtan Razafindratandra qui a officiellement installé Mgr Fidélice Rakotonarivo à la tête de l'évêché du diocèse d'Ambositra, le premier évêque africain nommé par Benoît XVI. La déclaration présidentielle a fait l’effet d’une bombe, d’autant que le président ne cache pas son appartenance à l’Église protestante.

S’il y eut un moment de satisfaction de la part de la hiérarchie catholique, à la suite de cette déclaration, du président de voir tous les Malgaches devenir chrétiens", l’écoute des radios et la lecture de la presse catholiques laissent perplexes, car elles parlent d'une situation que voudrait compenser ainsi une telle prise de position.

Dans l'ensemble, Radio Don Bosco (Rdb), Lakroan'i Madakasikara (LM), pour les médias d'envergure nationale et Tafan'Iarivo Katôlika (TIK), pour la presse de proximité ont adopté un ton beaucoup plus critique vis-à-vis du pouvoir politique.

En comparaison aux sermons du cardinal et des autres prélats, les éditoriaux de Rdb, de LM et du TIK sont aujourd'hui diamétralement opposés. Sans pour autant verser dans la virulence, ces propos traduisent une nette démarcation par rapport au discours officiel. Ce décrochage a encore été accentué après le Congrès du Mouvement chrétien des cadres et professionnels (Mccp), qui a mis en garde et la hiérarchie et le pouvoir politique contre l'amalgame qui pourrait être fait à propos du partenariat Église-État.

L’annonce du président avait été faite au cours d'un événement religieux catholique largement médiatisé, en direct sur certaines ondes. "La confusion s'installe d'emblée durant l'office religieu", écrit l’éditorialiste de Lakroan'i Madakasikara.

Tafan'Iarivo Katôlika (TIK), mensuel du diocèse d'Antananarivo ne prend pas de gants. Cette déclaration présidentielle ne peut compenser le malaise qui existe dans le pays «La société est confuse à la vue des disputes entre les dirigeants eux-mêmes. Diffusé en milieu rural, TIK prend la défense des paysans et dit : "De ce qui précède, les paysans paieront toujours les prix des décisions alors que personne n'a demandé leur avis".

L'auteur termine son article par une mise en garde aux dirigeants : "Il ne faut pas jouer avec le feu car on finit toujours par se brûler !" Dans un autre article, on peut en effet lire une série d'interrogations : "Où va ce pays, quelle direction prend-on en arrière ? La société est gangrenée et en premier, la mentalité. Les Malgaches ont besoin de quel type de gouvernants ?" (source : Allafrica)

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