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10 au 13 septembre 2005 (semaine 37)
 

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2005-09-13 - Chine
L'INVITATION ROMAINE INCITE A LA NÉGOCIATION.

L'Église officielle chinoise a critiqué la nomination par le pape de quatre évêques chinois pour le prochain synode début octobre, mais les autorités gouvernementales peuvent avoir un autre point de vue.

Le Collège des évêques catholiques chinois et l'Association patriotique des catholiques de Chine (Église officielle) ont en effet jugé que ce geste du pape Benoît XVI ne montrait aucun respect pour les catholiques chinois, selon l'agence de presse officielle Chine Nouvelle.

"Cette décision va à l'encontre des bonnes intentions de départ du pape et ne montre aucun respect envers les cinq millions de catholiques, les évêques, le collège des évêques et l'Association patriotique, et pour le pouvoir de décision des deux groupes catholiques chinois", a déclaré un porte-parole de l'Église officielle qui s’est gardé une "porte de sortie" polie s’ils ne viennent pas, faisant remarquer que "certains évêques chinois invités considèrent qu'il (leur) est difficile d'assister au synode en raison de leur grand âge et de leur santé fragile".

Par conséquent, a-t-il expliqué, "Nous avons demandé au gouvernement chinois de s'occuper de la question à travers les canaux diplomatiques". Ce qui amène le commentaire suivant de la part de l’agence « Asia News ».

Les autorités chinoises peuvent encore accepter de laisser les quatre évêques invités se rendre au Vatican pour participer au synode, en dépit des critiques formulées contre cette invitation, selon Bernardo Cervellera, directeur de l'agence catholique Asianews.

"J'estime que le président Hu Jintao peut encore agir avec une grande liberté par rapport à l'invitation du pape", a dit lundi à l'AFP le père Cervellera, spécialiste des relations entre le Vatican et la Chine.

Le Vatican n'avait pas réagi lundi aux déclarations faites par le porte-parole anonyme de l'Association patriotique des catholiques de Chine accusant le pape de vouloir offenser les catholiques chinois par son invitation. "Il ne s'agit pas du tout d'une réponse de Pékin", a assuré le père Cervellera. "L'Association patriotique a réagi d'une façon agacée car elle se sent marginalisée", a-t-il affirmé. En effet le Vatican n'est pas passé par elle alors qu'elle contrôle l'Église catholique officielle pro-gouvernementale.

"De nombreux signes montrent en effet que le gouvernement de M. Hu Jintao cherche toujours davantage à garder ses distances avec l'Association patriotique à cause de son incapacité à bien gérer la situation religieuse qui n'est pas conforme au projet gouvernemental d'une -société harmonieuse- en Chine", explique encore le P. Cervellera.

"Le fait d'avoir cité nommément les quatre évêques est considéré au Vatican comme une invitation chaleureuse et amicale au gouvernement chinois afin qu'il entame un dialogue avec le Saint-Siège"

Le pape Benoît XVI a invité jeudi dernier trois évêques de l'Eglise officielle chinoise --Mgr Antonio Li Duan, archevêque de Xian, Mgr Luigi (Aloysius) Jin Luxian, évêque de Shanghaï, Mgr Luca Li Jungfeng, évêque de Fengxiang (Shaanxi)-- et Mgr Giuseppe Wei Jingyi, évêque de Qiqihar, non reconnu par Pékin, à venir au Vatican participer au prochain synode des évêques du 2 au 23 octobre.

"Le choix des quatre évêques des deux branches de l'Église signifie que pour le Saint-Siège, il y a une seule Église catholique en Chine", a commenté Asianews. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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