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14 au 16 septembre 2005 (semaine 37)
 

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2005-09-16 -
LA TURQUIE INVITE OFFICIELLEMENT LE PAPE.

Le patriarche de Constantinople Bartolomée 1er, le chef spirituel de l'Église orthodoxe, avait invité Benoît XVI à se rendre le 30 novembre 2005 au siège du patriarcat, pour célébrer la Saint André. Le chef de l'État turc l'invite pour 2006.

Bartolomée 1er, le chef spirituel de l'Église orthodoxe, avait invité Benoît XVI à se rendre le 30 novembre pour célébrer la Saint André. Le chef de l'État turc Ahmet Necdet Sezer invite le pape pour une visite officielle en Turquie en 2006, a annoncé jeudi le ministère turc des Affaires étrangères.

La Turquie "suit de près les efforts déployés par le pape Benoît XVI pour renforcer le dialogue et la tolérance entre les religions", souligne un communiqué. "Dans ce contexte, le président, pour contribuer à ses efforts visant à promouvoir le dialogue entre les civilisations (...) a invité le pape Benoît XVI pour une visite officielle en 2006", précise le document, ajoutant qu'une réponse est attendue des autorités du Vatican.

Au Vatican, on se satisfait de cette invitation d'un État musulman, officiellement laïc. En revanche, que l'invitation ne soit pas faite pour le mois de novembre 2005, mais pour 2006, est vu comme un camouflet pour Bartholomé Ier qui avait tout organisé de sa propre initiative.

Tout d’abord parce qu’il ne s’agit pas d’une visite du Pape conjointe à une visite religieuse conjointe à la visite religieuse au Patriarche orthodoxe. La question est révélatrice des tensions entre Ankara et le patriarcat de Constantinople, sujet sensible en Turquie.

Ainsi, Ankara lui refuse son titre de patriarche "œcuménique", chef spirituel de l'Église orthodoxe qui lui donnerait une primauté sur les 200
millions de chrétiens orthodoxes dans le monde. Il n'est que le chef de la minorité orthodoxe du pays. Une visite pontificale engagée à sa demande et à la date prévue par le patriarcat de Constantinople aurait mis en lumière cette revendication à un statut international.

Et là le gouvernement turc sait que d'autres Églises orthodoxes sont d'accord en particulier le Patriarcat orthodoxe de Moscou qui lui récuse ce rôle œcuménique.

D’autre part le sens de la visite officielle, pour le gouvernement turc, selon les teremes du communiqué, se situe sur le plan du dialogue entre les civilisations, une nuance non négligeable si on la replace dans le contexte des précédentes déclarations du cardinal Ratzinger à propos de la demande d’intégration européenne de la Turquie.

Encore cardinal,
le pape avait publiquement exprimé son opposition personnelle à un tel élargissement. Le Saint-Siège s'était alors déclaré officiellement neutre dans cette question, soulignant toutefois que le respect de la liberté religieuse dans le pays était, pour lui, une condition préalable à cette intégration. (source : presse - information : Info-Türk)

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