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14 au 16 septembre 2005 (semaine 37)
 

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2005-09-16 - Suisse
POUR UNE POLITIQUE HUMAINE DE L'ASILE.

Les trois Églises nationales de la Suisse et la commission "Justice et Paix" de la Conférences des évêques suisses (CES) réitèrent leur appel pour une politique d'asile humaine.

Dans quelques jours, le Conseil national suisse va discuter une nouvelle fois la politique d’asile en Suisse, et les trois confessions chrétiennes, catholique-romaine, protestante et catholique-chrétienne, observent avec préoccupation les délibérations sous la coupole fédérale.

A l'occasion de la session d'automne des Chambres fédérales, les Églises craignent que le durcissement de la politique d'asile se poursuive et exposent une nouvelle fois leur position en faveur d´une politique de l'asile qui respecte la dignité humaine.

Le 2 septembre dernier, les Églises rappelaient que les mesures présentées pour durcir la politique d'asile "ne sont pas conformes à notre tradition humanitaire et à notre État de droit (…) Elles méconnaissent totalement la détresse bien réelle dans laquelle sont plongés un grand nombre de celles et ceux qui demandent l'asile chez nous".

Dans leur prise de position de début septembre, elles soulignaient que "la vérité des destins de ces personnes est telle qu'un traitement fondé sur des critères purement formels (absence de papiers, exclusion générale de l´aide sociale, etc.) ne peut pas respecter leur dignité".

Les Églises nationales veulent certes soutenir la lutte contre les abus dans le droit d'asile et sont en particulier en faveur de la création d'un système d´incitation à présenter volontairement ses papiers d'identité.

"Mais les mesures de durcissement proposées ne sont pas conformes, sur des points importants, à la tradition d'État de droit et humanitaire de la Suisse", écrivent dans leur message commun Mgr Amédée Grab, président de la Conférence des évêques suisses (CES), le pasteur Thomas Wipf, président du Conseil de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS), Mgr Fritz-René Müller, évêque de l'Église catholique-chrétienne de Suisse et Sœur Nadja Bühlmann, présidente de la Commission nationale suisse "Justice et Paix".

Les signataires rejettent la proposition visant à faire de l'absence de papiers un motif général de non entrée en matière et surtout le délai de 48 heures, qu'ils estiment trop court. Les personnes subissant de véritables persécutions ne sont souvent pas en mesure de présenter des documents de voyage dans les deux jours suivant le dépôt de leur demande d´asile, rappellent-ils.

Les Églises estiment que les requérants d'asile déboutés doivent pouvoir vivre dans la dignité jusqu'à leur départ. "La limitation à une aide d´urgence minimale touche avec une dureté particulière les mères avec enfants, les mineurs non accompagnés et les personnes âgées ou malades", insistent-elles. De plus, elles estiment que si l'examen de ces cas de rigueur est confié aux cantons, cela conduira à des inégalités de traitement et à des décisions arbitraires.

Les responsables chrétiens de Suisse, considérant que le Conseil national a déjà approuvé à une large majorité le principe de l'admission humanitaire, principe correspondant "à une vision large des réfugiés, qui reconnaît également comme motif d'asile les persécutions non étatiques", invitent les parlementaires "à se rallier à ce consensus fondé sur le bon sens".

Finalement, les Églises souhaitent que le travail humanitaire qu'elles fournissent dans des lieux divers en faveur des demandeurs d'asile ne soit pas criminalisé, rappelant que "l'admission de réfugiés
et de personnes déplacées est un devoir commandé par l'humanité et l'amour du prochain". (source et information : Agence Apic)

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