Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
27 au 29 septembre 2005 (semaine 39)
 

-
2005-09-29
-
UN ÉVÊQUE BRÉSILIEN FAIT LA GRÈVE DE LA FAIM .

Mgr Frei Luiz Flavio, évêque de Barra, dans l'État de Bahia, fait la grève de la faim depuis le lundi 26 septembre pour protester contre un projet visant à détourner un fleuve, détournement catastrophique pour les populations pauvres de la région.

"Je resterai en grève de la faim jusqu'à la mort si jamais la décision concernant ce projet n'est pas revue", a-t-il affirmé dans une lettre diffusée le 28 septembre par la Conférence épiscopale brésilienne, qui le soutient.

Dans ce message intitulé "Une vie pour la vie", l'évêque de Barra, dans l'Etat de Bahia (nord-est), a souligné en outre qu'il "ne suspendrait la grève de la faim qu'avec un document signé par le président Lula dans lequel il révoque et classe le projet".

Il veut en effet que le chef de l'État renonce à son projet de détourner le cours du fleuve San Francisco, souhaité par Lula mais qui rencontre une grande opposition "divise les esprits et les coeurs des habitants du nord-est".
Le gouvernement affirme que ce projet a pour but d'apporter de l'eau à des localités isolées du nord-est du pays, victimes chaque année de longues périodes de sécheresse. Mais tel n'est pas le point de vue des populations qui pensent que ce projet n'a pour but que de favoriser les grandes entreprises et le tourisme de luxe au détriment des plus pauvres.

Le San Francisco, troisième fleuve le plus important du pays, traverse cinq Etats du nord-est brésilien. L'eau devrait être pompée sur une hauteur de 300 mètres en passant par plusieurs niveaux, avant d'être canalisée dans les districts voisins, à la pointe est du Brésil.

L'évêque de Barra dénonce le coût et le surdimensionnement du projet qui se montent à deux milliards de dollars. Par ailleurs, ce détournement des eaux causera selon lui d'énormes dégâts sur l'environnement et sur les habitants de la région. Ce ne seront pas les hôtels de luxe de la côte, bénéficiaires du projet, qui paieront l'addition, mais les centaines de milliers de personnes qui se trouvent jusqu'à maintenant le long du fleuve.

La Conférence des évêques, les mouvements
de sans-terres et plusieurs organisations écologistes demandent l'arrêt du projet et sa mise au vote populaire dans les régions touchées.

Les travaux
sont censés débuter très prochainement, l'Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama) ayant annoncé qu'il émettrait la semaine prochaine l'autorisation définitive pour le lancement du projet. (source et information : CNBB)

Retour aux dépèches