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en marge du Synode (octobre 2005 (semaine 41)
 

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2005-10-10 - Le Synode
SERA-T-ELLE LONGTEMPS ENCORE UN CONTINENT CATHOLIQUE ?

Le départ de nombreux fidèles vers des groupements pentecôtistes ou même vers des sectes n'est pas sans inquiéter les responsables de l'Église. "Au rythme actuel, 25 % des fidèles latino-américains seront pentecôtistes dans dix ans."

Cette affirmation d'un sociologue péruvien est confirmée par le cardinal Claudio Hummes, archevêque de So Paulo : "En 1991, a-t-il déclaré au Synode le 8 octobre, les catholiques brésiliens représentaient 83% de la population alors qu’aujourd’hui, selon de nouvelles études, ils sont à peine 67%. Nous nous demandons avec angoisse: jusqu’à quand le Brésil sera-t-il encore un pays catholique? En conformité avec cette situation, au Brésil, pour chaque prêtre catholique, on trouve déjà deux pasteurs protestants, dont la majeure partie appartiennent aux Églises pentecôtistes.

Il est important en outre de relever le fait que la plus forte défection de catholiques est enregistrée dans les zones périphériques les plus pauvres des villes.

De nombreuses indications montrent que cela vaut également pour presque toute l’Amérique latine et, là aussi, nous nous demandons: jusqu’à quand l’Amérique latine sera-t-elle un continent catholique?"

La force de ces Églises au Brésil est sans doute bien supérieure encore, peut-être pas en nombre, pour l'instant, mais par leur présence dans les rouages de la société, de la politique, de l'économie et des médias. Les faits le démontrent d'ailleurs: le vice-président du Brésil, José Alencar, vient en effet d'adhérer au Parti Municipalisé Rénovateur (PMR), crée fin août par la puissante "Eglise Universelle du Royaume de Dieu", dirigée par Edir Macedo, qui a amassé en quelques années des millions de dollars.

Un prêtre péruvien, sous couvert d'anonymat, confiait récemment à l'agence catholique suisse Apic son sentiment: "L'Eglise catholique a quelque peu démissionné de ses responsabilités. Sa manière de demeurer figée dans ses structures l'empêche d'évoluer, d'être en phase avec les réalités quotidiennes de ce continent. Notre Eglise est bien incapable de couvrir la demande de ses ouailles. La centralisation de ses décisions est une explication… l'autre étant le manque de prêtres, problème récurrent s'il en est. On abandonne des régions entières à l'emprise des sectes, en Amazonie et dans les régions andines notamment".

Plusieurs autres évêques ont évoqué ce problème dans le même sens durant leurs interventions.

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