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en marge du Synode (octobre 2005 (semaine 41)
 

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2005-10-10 - Le Synode
POUR OU CONTRE UNE INTERCOMMUNION.


Mgr Pierre-Antoine Paulo, archevêque de Port-de-Paix à Haïti, a critiqué le 3 octobre le manque d'exhaustivité du rapport introductif au synode du cardinal Scola. "J'aurais souhaité, qu'au synode, on insiste plus sur l'œcuménisme".

Trois évêques sont intervenus le 8 octobre autour de la délicate question de la communion des fidèles chrétiens non-catholiques. Mais, le théologien de la Maison pontificale, le cardinal Cottier, a tenu à rappeler l'interdiction de l'intercommunion par l’Eglise.

Le président de la Conférence épiscopale suisse, Mgr Amédée Grab, a souligné "la convergence croissante" avec les autres communautés chrétiennes sur des thèmes "très importants" comme "la présence réelle, le caractère sacrificiel du mémorial, la nécessité de l’ordination". L’évêque de Coire a noté que "l’intercélébration, l’intercommunion, l’hospitalité générale offerte à tous les baptisés, voire même à tous les présents, ne sont pas actuellement possibles"

C'est l'avis du cardinal Cottier.

Mais Mgr Grab a aussi rappelé que la participation à la communion de baptisés non catholiques, "individuellement, dans des cas exceptionnels et à des conditions déterminées" était explicitement prévue par le Directoire oecuménique de 1993 dans des conditions spécifiques. Le président du Conseil des Conférences épiscopales d'Europe a noté que, parmi ces conditions, "ne figure pas l’appartenance à l’Eglise catholique". Il a alors invité à ne pas oublier cette possibilité.

Intervenant le même jour, le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a aussi parlé de communion possible "dans certains cas particuliers déterminés". Et de citer les critères énumérés dans le Catéchisme de l’Eglise catholique: "un motif grave, la demande spontanée, une bonne disposition et la manifestation de la foi catholique envers le sacrement". Le cardinal allemand s’est dit "personnellement convaincu qu’avec ces critères les problèmes vraiment pastoraux peuvent trouver une solution positive".

Parce que "ces questions sont, dans de nombreux pays, d’une grande importance pastorale", le cardinal Kasper a enfin recommandé "qu’ils soient inclus dans le texte final ou dans les propositions" du Synode en cours.

Dans ce domane de l'oecuménisme, l'Église gréco-catholique d'Ukraine, dont on connaît les difficultés avec l'Église orthodoxe russe, prend une position étonnante.

Mgr Sofron Stefan Mudry, évêque émérite d'Ivano-Frankivsk (Ukraine), s’est montré le plus ouvert sur la question, à l’égard des orthodoxes. "En faisant participer les non catholiques orthodoxes à la communion, nous rendons réelle la communion entre nous", a-t-il expliqué. Il a aussi invité à ce que l’interdiction de concélébrer avec des prêtres non catholiques soit revue "en reconsidérant un certain nombre de points fondamentaux de l’Eucharistie et de l’œcuménisme, précisant par ailleurs le terme 'non catholique' utilisé par le canon" des Eglises orientales.

Mais c'est sans aucun doute le cardinal Lubomyr Husar
, président du Synode de l'Eglise gréco-catholique, qui a été le plus loin dans sa déclaration du 10 octobre devant la Congrégation générale du matin, même s'il l'a faite avec des précautions compréhensibles : "Je m'exprime en termes interrogatifs."

"Mon préliminaire est qu'il ne peut y voir aucun doute que l'Eucharistie est source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise. Mais cela est vrai aussi pour les Eglises orthodoxes!"

Utilisant un syllogisme pour sa démonstration sans notes, le cardinal Husar a alors expliqué que l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe avaient la même Eucharistie, la même conception du sacerdoce, et qu'elles reconnaissaient mutuellement la validité de leur succession apostolique. Il s'est alors interrogé sur la raison de la non-unité entre les deux Eglises.

"Que manque-t-il de plus pour l'unité ?". "Y a-t-il un super sommet et une super source supérieure à l'Eucharistie ?" pour que nous n'ayons pas d'unité, s'est-il demandé. "Et s'ils n'existent pas, pourquoi ne permet-on pas la concélébration ?"

S'adressant alorsdirectement au pape, présent lors de la première partie de la congrégation générale du matin, le cardinal ukrainien lui a suggéré de convoquer "un synode général de toute l'Eglise", incluant "nos frères des Eglises orientales, des Eglises orthodoxes de l'Est"... "Aussi, pour croître dans la communion intra-ecclésiale catholique, je voudrais proposer que le prochain synode soit justement consacré aux Eglises orientales", a conclu l'archevêque de Lviv des Ukrainiens.

Il est à noter toutefois que l'Église orthodoxe n'envisage pas de la même manière cette "Communion eucharistique". Celle-ci ne peut être envisagée que comme expression de la pleine communion dans la foi.

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