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en marge du Synode (octobre 2005 (semaine 41)
 

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2005-10-10 - Le Synode
DES HOMMES MARIÉS ORDONNÉS PRÊTRES.


Les pères synodaux sont apparus divisés sur la question du mariage des prêtres, en particulier lors de la 8e Congrégation générale le 7 octobre, et cela non pas seulement en raison du manque de prêtres que l'Église connaît actuellement.

Alors que le patriarche libanais Pierre Sfeir et l’évêque néo-zélandais Mgr Denis George Browne ont invité à ce que la question de l’ordination d’hommes mariés soit réévaluée, le préfet de la Congrégation pour le clergé, le cardinal Castrillon Hoyos, a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une solution.

Le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir a rappelé en premier lieu que la moitié des prêtres diocésains de l'Eglise maronite libanaise sont mariés. La question de l’ordination sacerdotale d’hommes mariés pour pallier le manque de prêtres, a-t-il reconnu, est "un problème que personne n’ignore" et "mérite qu’on y réfléchisse sérieusement".

"Le célibat est le joyau le plus précieux dans le trésor de l'Eglise catholique. "Comment le garder dans une atmosphère érotisée" où, dans les journaux, sur Internet, sur les affiches, dans les spectacles, "tout s'étale sans honte et ne manque pas de blesser la vertu de la chasteté".

D'autre part, il a rappelé qu'il ne s'agit pas de permettre le mariage à des prêtres qui ont fait le voeur de célibat. "Il va de soi que, une fois ordonné, un prêtre ne peut plus contracter de mariage".

Le patriarche a aussi confié que "le mariage des prêtres, s'il résout un problème, en crée d'autres aussi graves". Et d’expliquer qu’un prêtre marié "a le devoir de s'occuper de sa femme et de ses enfants, leur assurer une bonne éducation, les caser socialement…". Il a aussi constaté qu’un prêtre marié peut difficilement être muté "en raison de l'impossibilité pour sa famille de se déplacer avec lui".

En revanche, il a souligné que "ces prêtres mariés ont préservé la foi du peuple dont ils ont partagé la dure vie ", et que "sans eux, cette foi aurait disparu". Il rejoint là l'expérience de l'Église orthodoxe russe durant l'oppression soviétique qui ordonnait prêtres des hommes arrivés à l'âge de la retraite pour maintenir la Divine Liturgie dans les églises restées ouvertes.

En partant d'une autre situation, Mgr Denis George Brown, évêque d'Hamilton (Nouvelle Zélande) et président de la Conférence épiscopale d'Océanie, a évoqué à son tour cette question de l’ordination d’hommes mariés. "En tant qu'Eglise, nous avons le devoir de rechercher tous les moyens pour que l'Eucharistie soit facilement disponible pour tous les fidèles". Et de citer une question en exemple : "Pourquoi semble-t-il possible pour
d’anciens prêtres mariés de la Communion anglicane d’être ordonnés et de devenir des prêtres catholiques, alors que d’anciens prêtres catholiques dispensés de leur vœu de célibat ne sont pas autorisés à remplir des fonctions pastorales?'"

Le préfet de la
Congrégation pour le clergé, le cardinal Castrillon Hoyos, a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une solution, rejoignant ainsi la position nuancée du cardinal Scola, position affirmée dans le rapport d'ouverture et critiquée par le patriarche Sfeir, comme non théologique, lors du premier débat libre du Synode.

"Pour faire face à la pénurie de prêtres, certains, guidés par le principe salus animarum suprema lex, avancent la requête que soient ordonnés des fidèles mariés, de foi et de vertu sûres, les viri probati. La demande est souvent accompagnée par la reconnaissance positive de la bonté de la discipline séculaire du célibat sacerdotal. Toutefois ils affirment que cette loi ne devrait pas empêcher de doter l'Eglise d'un nombre adéquat de ministres ordonnés, au cas où la pénurie de candidats au sacerdoce célibataire atteindrait des proportions extrêmement graves".

"Il n'est pas nécessaire d'insister ici sur les raisons théologiques profondes qui ont amené l'Eglise latine à unir l'attribution du sacerdoce ministériel au charisme du célibat. Mais une question s'impose: ce choix et cette pratique sont-ils viables sur le plan pastoral même dans des cas extrêmes comme ceux que l'on vient de mentionner?"

"Il serait raisonnable de répondre positivement. Etant strictement lié à l'Eucharistie, le sacerdoce ordonné participe de sa nature de don et ne peut être l'objet d'un droit. S'il est un don, le sacerdoce ordonné doit être sans cesse demandé. Il est alors très difficile d'établir le nombre idéal de prêtres au sein de l'Eglise, puisqu'il ne s'agit pas d'une entreprise qui aurait besoin d'un certain nombre de "cadres"!...

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