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du 12 au 14 octobre 2005 (semaine 41)
 

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2005-10-14 - France
L'ARCHEVÊQUE DE PARIS ÉVOQUE LES RESPONSABILITÉS POLITIQUES.


La famille, l'accueil des étrangers et le respect de l'identité humaine sont les questions prioritaires auxquelles seront confrontés les parlementaires, a souligné mardi l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, à l'occasion de leur messe de rentrée.

C'était son premier rendez-vous avec les hommes politiques français dans le cadre de sa nouvelle responsabilité pastorale. Parce que son diocèse est le siège de la plupart des institutions politiques nationales, l’archevêque de Paris a toujours exercé une responsabilité particulière vis-à-vis des responsables politiques. Traditionnellement investi dans les relations Église-État, il participe ainsi aux différentes réunions entre les pouvoirs publics et la Conférence épiscopale.

C'est aussi lui qui, par usage, représente l’Église catholique lors des voeux annuels des autorités religieuses au président de la République.

Créé en 1992 par le cardinal Jean-Marie Lustige, le Service pastoral d’études politiques (Spep) constitue une présence de l’Église catholique pour les parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat, leurs collaborateurs et les différents acteurs de la vie politique. Il existe également un groupe de spiritualité des assemblées parlementaires, qui rassemble une centaine de députés.

Mgr André Vingt-Trois, veut avant tout saluer, respecter et soutenir la responsabilité dans la cité des hommes politiques chrétiens. Il leur demande certes une cohérence, le courage des idées, le discernement surtout. Il ne veut pas enfermer le christianisme en une vision « à part » de la politique, alors qu’il se veut un ferment d’humanité et de justice utile à l’ensemble de la société.

Devant de nombreux parlementaires et hommes politiques, dont le ministre délégué aux relations avec le Parlement Henri Cuq, le président du groupe UMP à l’Assemblée Bernard Accoyer et l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, Mgr Vingt-Trois a dénoncé les « lois de circonstance » à qui « on demande souvent d’engager la société dans la protection ou la justification de catégories particulières de citoyens ou de conduites contestables » et à travers qui « s’émousse peu à peu la force de la loi elle-même qui doit viser un bien général et tendre à une certaine universalité ».

« En cédant à un processus de légitimation de moeurs partielles ou de besoins particuliers, le législateur épuise sa mission de formuler les moyens nécessaires à la vie sociale. Il se dépouille lui-même de sa fonction au service du bien de la société tout
entière et de sa responsabilité à l’égard de l’avenir de cette société.".

"Une société qui renonce à définir clairement les modalités de la succession des générations et de l'éducation des enfants porte atteinte à la cohésion du tissu social", a-t-il dit.

"Depuis quelques années la multiplication des modèles de référence transpose le débat vers une sorte de tolérance indistincte", a-t-il poursuivi. "Le respect dû à chaque personne est confondu avec la reconnaissance légale de tous les choix particuliers comme modèles sociaux".

A propos de l'accueil des étrangers, il a lancé : "Nous ne pouvons pas nous contenter de bons sentiments. Dans nos pays industrialisés, qui osera dire que l'accueil de l'étranger et l'aide au développement passent par un effort de solidarité qui inclut la remise en cause de nos modes de vie?".

Enfin, "la volonté de guérir peut-elle se réaliser à n'importe quel prix?", s'est-il demandé à propos du respect de l'identité humaine. "L'instrumentalisation de l'être humain à tous les stades de son existence, quelles que soient les intentions thérapeutiques qui veulent la justifier, met en question radicalement l'absolu du respect de la personne humaine". (source et texte : diocèse de Paris)

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