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22 au 24 octobre 2005 (semaine 43)
 

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2005-10-24 - Inde
DIMINUTION DES CATHOLIQUES DANS L'ENCLAVE DE GOA.


A Goa, bastion catholique en Inde, la diminution du nombre des catholiques inquiète l'Eglise
en raison même de l'émigration, qui touche surtout la bourgeoisie catholique et les intellectuels qui cherchent de meilleures situations à l'étranger.

En 1960, un an avant le départ des Portugais de Goa, les chrétiens de ce territoire représentaient 38,07 % de la population. En 2001, ils n'en représentaient plus que 26,68 %. De récentes statistiques officielles indiquent la forte croissance de l'immigration, en provenance d'autres Etats de l'Union indienne ainsi, entre 1961 et 2001, la part de la population hindoue dans la population de Goa est passée de 59,92 % à 65,79 % et celle de la population musulmane de 1,95 % à 6,84 %.

Les jeunes catholiques, pour beaucoup d'entre eux, ne veulent plus exercer de métiers considérés comme indignes d'eux et ils rêvent de partir à l'étranger, comme à la poursuite d'un mirage. Le P. D'Souza, curé d'une paroisse à Panaji, la capitale de l'Etat de Goa, raconte ainsi que son propre sacristain est un immigrant, venu du nord de l'Inde, « parce que les gens d'ici n'aiment pas ce genre de travail ». Ce qui conduit à une pénurie d'artisans traditionnels. Des vides que remplissent aussitôt migrants hindous ou musulmans.

L
es lois du Portugal ne font qu'encourager cet exode en donnant à tous ceux qui sont nés à Goa avant 1961, à eux et à leurs enfants, la nationalité portugaise. Des milliers de Goanais font ainsi la queue devant le consulat portugais de Panaji, pour obtenir la nationalité à laquelle ils ont droit, une nationalité portugaise qui leur permettra de voyager et de s'établir à travers l'espace de Schengen, dans l'Union européenne. « Les paroissiens viennent demander leur certificat de baptême , rapporte le P. D'Souza.  J'essaie de leur dire que l'avenir est en Inde et, qu'un jour, ils reviendront, qu'il y a tout ce qu'il faut ici. Que veulent-ils d'autre ? Mais c'est vrai que l'herbe est toujours plus verte chez le voisin. » D'après une récente étude nationale sur la qualité de vie, Goa vient en tête des Etats de l'Union où il fait bon vivre.

Pour le P. D'Souza, la « diminution de la population catholique contribue à faire disparaître l'atmosphère catholique de Goa, c'est-à-dire ses valeurs et tout ce qui fait son identité. » Pour lui, l'influence du catholicisme durera, affirme-t-il, « tant que l'afflux des nouveaux arrivants ne se fera que par petits groupes, car ces nouveaux arrivants s'intègrent, en respectant nos modes de vie et nos valeurs. Mais ce serait navrant si les Goanais continuaient encore longtemps à quitter le pays ».

Aux yeux du P. James Torres, un prêtre qui travaille dans le secteur très majoritairement catholique de Margao, le plus inquiétant, c'est la vente des propriétés catholiques. « Dans notre secteur, terrains et maisons sont mis en vente par les candidats à l'émigration. Des hommes d'affaires du nord de l'Inde recherchent les anciens hôtels particuliers de style portugais. Ils les réparent et les revendent avec une coquette plus-value à des étrangers  explique-t-il.

Le P. Jose Dias, lui aussi curé d'une paroisse du même secteur, se préoccupe du déclin de l'influence et du prestige du catholicisme en même temps que s'amenuise le nombre des catholiques. « Malgré le fait que les hindous étaient les plus nombreux, les catholiques ont toujours été en situation de prééminence à Goa. A tel point que nous étions considérés comme un Etat catholique. Ce sont les catholiques qui détenaient les capitaux, les terrains et les situations propres à décider de l'avenir de Goa. Désormais, tout cela va disparaître  analyse-t-il. Il précise cependant qu'il s'inquiète moins de voir les hindous prendre les rênes du gouvernement que de voir des fanatiques religieux accéder au pouvoir. (source et infomation : Eglises d'Asie-EDA)

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EDA