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22 au 24 octobre 2005 (semaine 43)
 

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2005-10-24 -
LE DIALOGUE CATHOLIQUE AVEC LE JUDAÏSME.


Le Vatican va célébrer le jeudi 27 octobre les quarante ans de dialogue avec le judaïsme que le Concile Vatican II avait ouvert par la déclaration "Nostra Aetate", l'un des textes majeurs du concile. Vatican II, a annoncé lundi à Rome le cardinal Kasper.

Cet anniversaire sera marqué, jeudi soir, par un colloque organisé par le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, qui est aussi chargé du dialogue avec les juifs et qui est présidé par le cardinal Kasper. Y interviendront trois personnalités impliquées dans ce dialogue judéo-catholique : le cardinal Walter Kasper, le rabbin David Rosen, directeur international pour les questions inter-religieuses de "l'American Jewish Committee" et le cardinal français Jean-Marie Lustiger.

Durant le concile Vatican II, qui a bouleversé les rapports de l'Eglise avec le monde contemporain, les évêques du monde entier avaient adopté seize textes, dont "Nostra Aetate", le 28 octobre 1965, peu de temps avant la fin du concile. Ce texte ouvrait la porte au dialogue de l'Eglise catholique avec toutes les religions. Mais c'est avec le judaïsme que les progrès ont été les plus importants.

En effet, a vec "Nostra Aetate", l'Eglise tournait la page de près de 2.000 ans d'antijudaïsme bâti sur la théorie que les juifs auraient "tué le Christ", et reconnaissait la filiation entre les religions juive et chrétienne.

Vingt ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, marquée par le génocide des juifs d'Europe qui n'avait pas été dénoncé à l'époque par le pape Pie XII, l'Eglise catholique amorçait une démarche qui allait s'accélérer sous le pontificat de Jean Paul II.

En 1979, lors de son premier voyage dans son pays natal, la Pologne, le pape allait prier au camp d'extermination d'Auschwitz. Le 13 avril 1986, il se rendait à la synagogue de Rome. Le 16 mars 1998, le Vatican publiait le texte "Nous nous souvenons, réflexions sur la Shoah". Enfin en mars 2000, Jean Paul II allait prier à Jérusalem, devant le Mur des lamentations, pour demander à Dieu de pardonner ceux qui ont fait souffrir les juifs au cours de l'Histoire.

A peine élu pour lui succéder, Benoît XVI a annoncé son intention de poursuivre dans cette voie. A la synagogue de Cologne, il a souhaité un dialogue "sincère et confiant" entre juifs et chrétiens, et les a appelés à agir ensemble pour "transmettre le flambeau de l'espérance qui a été donnée par Dieu aux juifs comme aux chrétiens, pour que jamais plus les forces du mal n'arrivent au pouvoir".

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, le CRIF, Roger Cukierman a annoncé lundi qu'il participerait à cette cérémonie. La France compte la principale communauté juive d'Europe occidentale et la troisième au monde, avec 550.000 à 600.000 personnes.

"Aujourd'hui, a dit Roger Cukierman, nous sommes dans un climat de relations vraiment fraternelles ce qui, après vingt siècles de persécutions, crée une sérénité particulièrement appréciée par les juifs. Cette évolution de nos relations peut servir de modèle et d'exemple aux relations entre toutes les religions".

Et d'ajouter,
"Le pape Jean XXIII, qu'on croyait être un pape de transition vu son âge, a fait une sorte de révolution vis-à-vis des juifs en les lavant de l'accusation de déicide... Peut-être influencé par son dialogue avec Jules Isaac, il a transformé l'enseignement du mépris qui a sévi pendant vingt siècles en relation fraternelle qui a été confirmée et amplifiée par Jean Paul II avec sa visite à la synagogue de Rome en 1986 puis au Mur à Jérusalem en 2000." (source : CRIF - VIS)

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