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FlashPress - Infocatho
25 au 28 octobre 2005 (semaine 43)
 

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2005-10-28 -
UN MARTYROLOGE OECUMÉNIQUE POUR AUJOURD'HUI.


Après "Le Livre des Saints", oecuménique, de Brépols, paru en 1995, au lendemain même de l'encyclique "Ut Unum Sint", la Communauté monastique de Bose a publié le "Livre des Témoins", un martyrologe oecuménique, d'une grande ouverture.


Sous l'impulsion de son prieur et de son fondateur, Enzo Bianchi, la communauté de Bose a réussi un véritable tour de force. Cette communauté monastique,
installée au coeur du Piémont italien, composée de chrétiens venus du catholicisme et de la Réforme et ouverte au dialogue avec les orthodoxes, a construit avec sagesse et audace ce premier martyrologe véritablement oecuménique.

La nécessité d’un tel document s’était rapidement imposée à cette communauté façonnée par l’exigence oecuménique, qui est de réunir tout ce qui peut être partagé. Or, dans ce tout, il y a les saints. Il a fallu des années pour qu'elle réalise ainsi ce qui est dans sa vocation fondamentale : s’écouter, se rencontrer, se connaître et vivre réconciliés dans l’attente et la recherche de la pleine unité, au sein d’une Église plurielle, capable de se reconnaître dans une confession de foi unique.

Dès le début des années 1970, la communauté de Bose a commencé à écrire un «petit» martyrologe oecuménique, espérant que les autorités de toutes les Églises allaient parvenir à rédiger un martyrologe commun, authentique et officiel. Comme l'attente paraissait trop longue, la communauté n’eut, dès lors, plus d’autre choix que de faire le premier pas et de composer un martyrologe qu’elle qualifie elle-même «d’ébauche pour stimuler» et pour provoquer les Églises afin qu’elles achèvent le
travail commencé.

Pour y parvenir, les Frères et les Soeurs de Bose ont dû affronter le problème théologique des critères. Qui est martyr, qui est « témoin » chrétien ? ("marturos", en grec) ? S'inspirant des martyrologes qui, très tôt, se sont mis à compter des confesseurs, des évêques, des moines, des vierges consacrées et des laïcs, la communauté a repris le terme de "martyr" au sens étymologique : la conformité au Seigneur dans le témoignage d'une vie.

" Dès lors les saints de toutes Églises avaient leur place dans le martyrologe."

Mais il fallait que chacune de ces Églises soit d'accord pour dire quelles étaient les figures de leurs traditions qui devaient être insérées dans l’ouvrage. Ce qui fut fait.

La prise en compte des «justes» de l’Ancien Testament s'imposait non seulement parce que nombre d’Églises chrétiennes incluent les grands prophètes dans leur calendrier, mais aussi parce qu'Israël perdure dans l’histoire, signe d’une vocation permanente selon la Lettre de saint Paul aux Romains (Rom. 11. 28 et 29). À côté des grandes figures de la Première Alliance, la communauté a donc choisi de faire également mémoire des fils et filles d’Israël qui ont conformé leur vie à la Torah, y compris après la venue de celui que les chrétiens reconnaissent comme le Messie.

Pour en choisir les noms, Bose a demandé conseil à des amis de communautés juives avec lesquelles elle
entretient des liens de confiance, et qui ont adhéré au projet.

Autre particularite et autre audace, les témoins retenus n’ont pas tous la reconnaissance officielle de sainteté de la part des Églises. On pourrait citer ainsi Martin Luther King (1929-1968) ; les martyrs du génocide arménien (1915-1918) ; Les sept moines de Tibhirine (exécutés le 21 mai 1996) ; Jean Calvin (1509-1564), réformateur de Genève ; Nathan Söderblom (1866-1931)
archevêque luthérien d’Uppsala ; Alexandre Men (1935-1990), prêtre du patriarcat de Moscou ; Louis Massignon
(1883-1962) orientaliste ; Thomas Merton (1915-1968) ; Karl Barth (1886-1968), etc …

Un dernier chapitre est consacré à cinq justes parmi les nations : Gandhi, Al Hallag, Confucius, Siddahârta Gautama Bouddha, et le mystique Djalal al-din Roumi

Dans un long entretien que nous rapporte le quotidien catholique français "La Croix", Enzi Bianchi explique le pourquoi de la présence de tous ces "martyrs, de tous ces témoins".

... "Il y a à proprement parler, dans leurs rangs, de véritables exemples de vie complètement
conforme à la volonté de Dieu."

"Mais il est une autre raison, qui a théologiquement plus de valeur encore. Depuis l’Antiquité, la mémoire des martyrs est liée à la célébration de l’Eucharistie. Jésus nous a laissé le commandement de célébrer l’Eucharistie « en mémoire de lui ». Dans l’Eucharistie, notre vocation à devenir participants du chemin pascal du Christ est présente."

..."
Elle rappelle, contre tout sentiment de solitude et d’isolement du coeur humain, que nous ne sommes jamais seuls, mais que nous sommes une communion destinée à une vie qui n’aura pas de fin." (édition Bayard)

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