Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
25 au 28 octobre 2005 (semaine 43)
 

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2005-10-28 -
J'ATTEND DE VIVRE VOTRE TOTALE PRÉSENCE.


L'abbé Pierre, qui reste à 93 ans une figure des préférées des Français, vient de publier un livre intitulé "Mon Dieu ..pourquoi?" où il nous fait découvrir ses attentes et sa foi dans l’Église.

Dans cet ouvrage écrit avec le directeur du « Monde des Religions » Frédéric Lenoir, l'abbé Pierre aborde les thèmes les plus divers qui sont ceux même dans lesquels se retrouvent nos contemporains. Malheureusement les médias ne nous font voir que quelques-uns d’entre eux avec ce style « loupe » qui est le leur et qui leur donne parfois une valeur démesurée dans une échelle de valeurs plus mesurée.

"Puisque l'Eglise catholique permet depuis des siècles à ses communautés orientales d'ordonner des prêtres mariés, dit l'abbé Pierre, je vois mal pour quelle raison Jean Paul II a pu affirmer récemment qu'il était hors de question de revenir sur le célibat des prêtres pour le reste de l'Eglise catholique"... "Cela permettrait sans doute de résoudre en partie la crise des vocations et de la pénurie des prêtres mais je suis aussi certain qu'il y aurait toujours autant de vocations au célibat."

Il reconnaît en effet toute la valeur du célibat pour le ministère sacerdotal, même si le vivre est parfois difficile."Si j'avais été marié ou engagé dans une relation affective particulière, je n'aurais jamais pu faire ce que j'ai fait. Ma vocation réclamait une disponibilité totale".

"Cela n'enlève rien à la force du désir, fait-il remarquer, et il m'est arrivé d'y céder de manière passagère. Mais je n’ai jamais eu de liaison régulière car je n’ai pas laissé le désir sexuel prendre racine. Cela m'aurait conduit à vivre une relation durable avec une femme, ce qui était contraire à mon choix de vie. J’ai donc connu l’expérience du désir sexuel et de sa très rare satisfaction, mais cette satisfaction fut une vraie source d’insatisfaction car je sentais que je n’étais pas vrai."

Il "comprend" le désir des couples homosexuels de faire reconnaître leur amour par la société et rappelle que son secrétaire le P. Péretti a contribué à fonder l'association d'homosexuels chrétiens "David et Jonathan". Mais l'abbé Pierre suggère de parler d'"alliance" homosexuelle plutôt que de "mariage" car cela "créerait un traumatisme et une déstabilisation sociale forte".

Sur l'adoption d'enfants par des homosexuels, il souhaite qu'il soit assuré que les enfants ne subissent pas de préjudice psychologique ou social: "Ce serait à mes yeux la meilleure raison qui pourrait interdire l'homoparentalité. Car pour le reste, on sait tous qu'un modèle parental classique n'est pas nécessairement gage de bonheur et d'équilibre pour l'enfant".

Dans les derniers chapitres, sans doute moins médiatiques, mais aussi les plus riches, il regrette que "la papauté reste trop puissante et reflète encore le visage du pape empereur", et souhaite que le catholicisme soit libéré "de la tutelle romaine sur toutes les Églises locales", une des conditions, à son avis, pour que "l’Église redevienne pleinement évangélique et pour la réconciliation de tous les chrétiens dans l’unité".

Le prêtre qu'il est revient longuement sur l’Eucharistie, le "sacrement de la foi" : "Je crois, sans chercher à me l’expliquer, que le Christ est mystérieusement présent dans l’hostie consacrée".

Enfin, il ne faudrait pas refermer ce «testament» de l’abbé Pierre sans lire, en épilogue, sa Lettre à Dieu : "Père, je vous aime plus que tout. Je ne supporte de vivre si longtemps que par cette certitude en moi : mourir est, qu’on le croit ou non, Rencontre."

… "Trop de mes frères humains restent au bord de vous aimer. Pitié pour eux et pitié pour l’Univers. Père, j’attends depuis si longtemps de vivre dans votre totale présence qui est, malgré tout, Amour." (infocatho)

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