-
2005-10-28 - Russie
NE SOYONS PAS TROP PRESSÉS, IL FAUT DU TEMPS.

Mgr. Giovanni Lajolo, Secrétaire pour les Relations avec les Etats, s'est rendu en Russie à l'invitation de M. Sergej Lavrov, Ministres des Affaires extérieures et a rencontré également la communauté catholique.
 
Il a ainsi résumé les buts de ce voyage dans l'hebdomadaire catholique "Svet Evangelja" (Lumière de l'Évangile). "Le but de ce voyage est d'approfondir la connaissance sur la position et l'avis du gouvernement russe à propos des différents problèmes internationaux et faire connaître le point de vue du Saint-Siège. A ce premier objectif...s'ajoute le désir de rendre visite à Mgr. Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque du diocèse de la Mère de Dieu à Moscou, ainsi qu'à la communauté catholique moscovite pour lui apporter le salut affectueux et la bénédiction particulière du Saint-Père".
 
Puis répondant à une question sur le rôle de la communauté catholique locale russe et le fait que les catholiques ne soient pas représentés dans le Conseil interreligieux de Russie ni à la Chambre publique en formation, l'archevêque a répondu:
 
  "Certes la communauté catholique des fidèles russes est 'un petit troupeau', mais un petit troupeau pleinement russe, qui a une longue histoire marquée d'épreuves douloureuses, affrontées avec un courage de foi exemplaire. Sans vouloir en aucun cas modifier le poids des nombres, et dans la pleine reconnaissance du rôle de l'Eglise Orthodoxe dans l'histoire de la nation russe, on ne peut transiger sur le principe de "d'égale dignité", et "d'égale liberté".

"Cela ne signifie nullement, a-t-il ajouté, une diminution de la position éminente de l'Eglise Orthodoxe en Russie mais que la communauté catholique russe doit pouvoir vivre et témoigner sa propre foi religieuse, caractérisée par l'union avec l'évêque de Rome et avec l'Eglise universelle, dans le cadre des droits fondamentaux reconnus dans la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948 et par la Convention internationale des droits civils et politiques de 1966".

Il reprit ainsi ce point de vue avec l'agence "Blagovest-Info", en parlant des relations entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe russe, la plus nombreuse dans le monde orthodoxe, "les difficultés sont réciproques et sont surtout dues à la douloureuse incapacité d'élaborer un langage commun pour affronter les différences et les résoudre".

"De toutes façons, l'Eglise Catholique en Russie, unie à la Représentation pontificale de Moscou, est prête, depuis toujours, à examiner avec l'Eglise Orthodoxe, les motifs et les occasions des dissensions, et parfois des malentendus, pour essayer de les résoudre dans un esprit surnaturel. Je me souviens avec plaisir que même dans les moments difficiles, le canal de communication entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou ne s'est jamais fermé".
 
Abordant ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères russe, il déclara : "J'espère qu'ils (les catholiques) seront très prochainement représentés à la Douma afin qu'ils aient la possibilité d'accomplir pleinement leur mission et collaborer à la vie de la société russe, dont ils font partie, et dans le Conseil interreligieux de la Russie pour développer tant le dialogue œcuménique entre chrétiens que celui interreligieux avec les fidèles des autres religions".

Par contre la conférence de presse, initialement prévue au programme, a été annulée et un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères s'est limité à énumérer les sujets abordés: la réforme de l'Onu, la coopération russo-vaticane dans le cadre de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) et d'autres organismes européens, la défense des nations contre l'extrémisme et l'intolérance religieuse.

"La rencontre a confirmé le caractère amical des relations bilatérales existantes entre la Russie et le Vatican et leur volonté de les développer ultérieurement", conclut le communiqué.

Le document fait le silence sur la possibilité de conférer le rang d'ambassade aux représentations diplomatiques des deux parties à Moscou et à Rome. Dans les sphères bien informées on fait remarquer que le développement des relations entre le Vatican et la Russie est freiné par le froid qui persiste depuis de nombreuses années entre l'Eglise catholique et le patriarcat orthodoxe de Moscou.

Le jeudi, Mgr Lajolo avait rencontré les évêques des quatre diocèses que compte l'Eglise romaine  en Russie et, selon Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, il leur a recommandé la patience. "Mgr Lajolo a manifesté sa compréhension" et cité un aphorisme italien qui place "de grandes souffrances" au dessus des "petites souffrances", avant d'appeler les prêtres à la patience." (information : presse et diocèse de la Mère de Dieu à Moscou)

Retour aux dépèches