Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 16 au 19 novembre 2005 (semaine 46)
 

-
2005-11-19 - Vietnam
"LA VIERGE QUI PLEURE" A SAÏGON.

La « Vierge qui pleure » près de la cathédrale de Saigon irrite les autorités gouvernementales parce qu’elle attire les foules contempler la "traînée de larmes" rayant la joue droite de la statue de Notre-Dame de la paix.

Dans les jours qui ont suivi la nuit du 29 au 30 octobre dernier, des milliers de personnes sont venues de tout le pays contempler cette statue de Notre-Dame de la paix, une statue portant un globe dans ses mains et dominant de toute sa hauteur la place de la Commune de Paris, face à la cathédrale de Saigon.

Des centaines de photos et de films de la « Vierge qui pleure » ont été diffusés sur le réseau Internet à l'intention de la diaspora vietnamienne. Cet engouement de la foule vietnamienne, catholiques et non-catholiques confondus, a poussé Mgr J.-B. Pham Minh Mân, à s'exprimer sur le sujet et rappeler aux catholiques un certain nombre de points essentiels de leur foi.

Dans une lettre lue le dimanche 6 novembre dans toutes les églises de son diocèse, il a commencé par souligner la priorité de Jésus, Dieu incarné, dans le christianisme. En lui, s'accomplit toute la révélation. C'est pourquoi, même s'il peut se produire encore des miracles, l'Eglise s'est toujours montré très prudente pour les authentifier. En ce qui concerne plus précisément le phénomène qui attire les foules devant la cathédrale, le cardinal observe que les données qu'il a pu recueillir jusqu'à présent ne lui permettent pas de porter un jugement objectif sur les faits.

En conséquence, le cardinal vient de créer une commission chargée de recueillir et d'étudier les témoignages et de permettre aux responsables du diocèse d'arriver à des conclusions adéquates. En attendant, le chef du diocèse recommande à chacun de garder son calme et d'éviter toute méprise.

Il semble que, dès le samedi soir, 29 octobre, un premier groupe avait été attiré par l'aspect inhabituel du visage de la statue de la Vierge. Le lendemain dimanche, la nouvelle des larmes de la Vierge s'était déjà répandue comme une traînée de poudre. De nombreuses provinces environnantes, plusieurs milliers de pèlerins, certains par curiosité, beaucoup par ferveur, s'étaient rendus aux pieds de la statue, à tel point que la police ne tarda pas à bloquer la circulation automobile des avenues et rues débouchant sur la place.

Cette mesure, qui ne fut abrogée que le 31 octobre, n'a pas empêché les attroupements autour de la statue, attroupements qui ont duré toute la semaine. Un témoin, cité par l'agence Vietcatholic.news , rapporte que, dans la nuit du 4 au 5 novembre, aux environs de deux heures, il aurait vu un groupe de personnes équipées de pompes à eau essayer de faire la toilette de la statue, mais sans obtenir de résultat.

L'affaire a été largement commentée par la presse officielle. Dès le 30 octobre Saigon libéré , organe du Parti communiste à Hô Chi Minh-Ville, parle de "la Vierge qui pleure" comme d'une rumeur sans fondement, source d'énormes embarras de la circulation. Pour justifier ses dires, le journal cite une déclaration du curé de la cathédrale qui, lui aussi, parle d'une rumeur sans fondement. Le lendemain, le même journal souligne dans le titre de l'article consacré à ce sujet que la rumeur n'est pas innocente et qu'elle vise un objectif malsain. Il cite l'opinion, défavorable, d'un certain nombre de prêtres de Hô Chi Minh-Ville et fait l'éloge des efforts de la police pour venir à bout des embarras de la circulation causés par les attroupements.

L'unique article du Nhân Dân , organe national du Parti communiste, le 31 octobre 2005, porte sur les faits un jugement sans nuance. "La Vierge qui pleure"  affirme-t-il, est une pure invention. Selon le quotidien communiste, c'est un groupe de jeunes fêtards, qui, s'étant endormi à l'aube aux pieds de la statue, ont découvert les larmes sur son visage à leur réveil et ont alerté la foule à ce sujet. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

retour aux dépêches