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2005-11-16 -
CE QUE NOUS POUVONS FAIRE ENSEMBLE.

"Nous ne devons pas faire séparément ce que nous pouvons faire ensemble", a lancé le pasteur Kobia, secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises, le COE, en ouvrant le 14 novembre un colloque inter-religieux.

Plusieurs éminents protagonistes du dialogue interreligieux, bouddhistes, chrétiens, hindous, juifs et musulmans, ainsi que près de 100 jeunes de toute l'Europe et du Moyen-Orient avaient été invités à participer à ces manifestations, organisées conjointement par la "Plateforme interreligieuse de Genève" et le Conseil œcuménique des Eglises (COE).

La quête de l'identité religieuse, qui se manifeste de nos jours dans tant de régions, conduit-elle inévitablement à s'opposer aux autres traditions religieuses? Dans des contextes de pluralisme religieux et culturel, comment pouvons-nous aller au-delà de la tolérance pour déboucher sur un vrai respect réciproque des religions? autant de questions qui ont été étudiées du 12 au 14 novembre à Genève.

Ce colloque international fut l'occasion d'explorer les voies conduisant à une meilleure compréhension réciproque et à une attitude plus positive à l'égard de la diversité culturelle et religieuse.

"Vivre ensemble l'interreligieux - Les identités religieuses: repli ou ouverture?" – « Est-ce la fin de la tolérance ? » tel étaient les thèmes sous-jacent de ces trois journées, conçues comme un effort pour répondre aux critiques actuelles à l'égard des religions, accusées de s'éloigner du spirituel et d'être à l'origine de nombreux conflits.

"La tolérance doit être basée sur la connaissance, la communication et la liberté de pensée", a déclaré en ouvrant le colloque international le lundi 14 novembre le secrétaire général du COE.

"Nous devons nous procurer des informations justes sur les autres religions et bien connaître au moins l’une d’entre elles", souhaite notamment la bouddhiste américaine Rita Gross. Mais cela ne suffit pas. "Nous devons aussi chercher à comprendre pourquoi la religion de l’autre a du sens pour lui." Ce que Rita Gross ne tolère pas, c’est la prétention d’un groupe religieux à détenir seul la vérité.

C’est un dialogue parfois ardu qu'il nous faut mener. "Chaque groupe religieux, dit le pasteur protestant et écrivain Shafiq Keshavjee, affirme être en lien avec Dieu, fondement du tout, et porteur d’une plénitude. Comment, dans une société plurielle, les faire coexister ? Si l’on parvient avec peine à se partager la terre, il est encore plus difficile de partager le ciel," ajoute-t-il avec humour. "Le dialogue interreligieux n’est donc pas aisé. Il ne doit pas viser à changer l’autre, mais à changer soi-même son propre regard.".

Pour Larbi Kechat, sociologue algérien résidant en France : "Il ne s’agit pas de convertir l’autre : Dieu n’a pas besoin du quantitatif". Pour lui, la diversité est le trait fondamental de la création. "Elle met en relief la grandeur de Dieu. Nous devons regarder chaque être humain comme l’expression de la grâce divine et comme un cadeau".

Pour le père Dominique Peccoud, qui tire cette conclusion d’une expérience menée au sein de l’Organisation internationale du travail, plutôt que de dialoguer face à face, les religions devraient le faire côte à côte, afin de construire l’avenir ensemble.

Au terme de ses travaux et de ses réflexions, l’assemblée a proclamé des "engagements communs" dont voici deux passages : "Nous affirmons qu’au cœur de toutes nos traditions religieuses se trouvent l’amour, la compassion et le renoncement (…) C’est pourquoi nous rejetons toute interprétation des doctrines religieuses qui prône l’hostilité, la haine ou l’exclusion. Nous nous engageons à mettre l’accent sur les doctrines et pratiques de nos traditions religieuses qui nourrissent la vie et encouragent la communauté.

Nous affirmons que les conflits, la violence et la guerre sont incompatibles avec nos doctrines religieuses (…). C’est pourquoi nous rejetons toute violence infligée au nom de la religion." (source : Agence Apic - information : COE)

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