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du 16 au 19 novembre 2005 (semaine 46)
 

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2005-11-19 -
LA COLLABORATION ENTRE LE COE ET L'ÉGLISE ROMAINE.

Quarante ans après s'être engagés sur la voie de l'œcuménisme, le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens (CPPUC) ont célèbré ensemble cet anniversaire, au siège du COE, à Genève.

Pour ce faire, ils avaient organisé le jeudi 17 novembre, une rencontre publique qui fut l'occasion de réfléchir au renouveau de l'œcuménisme au 21e siècle. "Une orientation et une assistance sont nécessaires
pour apaiser les divisions au sein des Eglises et entre les Eglises." La formation du Groupe mixte de travail a été "un effort prometteur, vraiment audacieux pour rapprocher deux organisations qui étaient très différentes", a souligné le secrétaire général du COE, le pasteur Samuel Kobia, en ouvrant la rencontre .

Le pasteur Samuel Kobia, le catholicos arménien Aram Ier, président du Comité central du COE, et le cardinal Walter Kasper, président du CPPUC, ont livré chacun leur analyse et leurs vues sur le rôle et le mandat du Groupe Mixte de Travail COE-Église catholique, le GMT, et la manière dont il peut promouvoir le renouveau de l'œcuménisme.

Le catholicos Aram Ier a affirmé que la collaboration face à ces nouveaux défis doit passer du stade de la réflexion théorique au stade de sa réception par les Eglises locales. Le cardinal Kasper, pour sa part, a donné sa vision des nouveaux défis que doivent affronter ensemble l'Eglise catholique romaine et le Conseil œcuménique des Eglises, s'ils veulent être plus efficaces.

"Le mouvement oecuménique du 21e siècle a besoin de clarifier, parfois à nouveau frais, ses fondements théologiques", a recommandé le cardinal Kasper. "Autrement, il en sera comme de la maison bâtie sur le sable qui s'écroule lorsque vient la tempête".

"Aujourd'hui nos Eglises sont plus divisées sur les questions morales, éthiques et pastorales que doctrinales", a affirmé le catholicos Aram.

L'Eglise catholique romaine n'est pas membre du COE, même si elle coopère activement avec l'organisation en de nombreux domaines. "En plusieurs occasions, l'Eglise catholique romaine a souligné que 'le temps n'est pas encore mur' pour adhérer au COE", a-t-il fait remarquer.
Cependant, "nous devons réaffirmer notre engagement commun à témoigner de façon unie de l'Evangile du Christ et de son appel à l'unité visible, en rappelant qu'un COE avec la pleine participation de l'Eglise catholique romaine deviendra plus complet, mondial et efficace sur la voie de l'unité visible".

Et de faire cette suggestion : "La croissance des groupes charismatiques, pentecôtistes et évangéliques interpelle le Conseil oecuménique des Eglises (COE) et l'Eglise catholique romaine, a encore déclaré le catholicos Aram. "Je me demande si le COE et l'Eglise catholique romaine ... ne devraient pas assumer la responsabilité particulière de rassembler les différentes expressions du christianisme dans le cadre d'un forum mondial".

Le cardinal Kasper a approuvé la conclusion des responsables du COE qui demandent qu'il y ait une reconnaissance mutuelle du sacrement du baptême par les membres du COE et l'Eglise catholique romaine. Il a rendu hommage à la Commission de "Foi et constitution" dont le rôle est de promouvoir le dialogue en vue de faciliter la résolution des divergences doctrinales entre les Eglises, et qui compte des catholiques en tant que membres à part entière.

Dans son allocution, le cardinal Kasper a recommandé d'accorder une plus grande attention à ces questions à l'avenir. "C'est pourquoi nous demandons au COE de redonner à "Foi et constitution" l'importance qui était la sienne à l'origine dans le mouvement oecuménique et le programme du COE".

"Le mouvement oecuménique du 21e siècle a besoin de clarifier,
parfois à nouveau frais, ses fondements théologiques. Autrement, il en sera comme de la maison bâtie sur le sable qui s'écroule lorsque vient la tempête" Et d'ajouter : "Sans risquer de trahir notre foi ou notre conscience, nous pourrions aujourd'hui déjà accomplir ensemble beaucoup plus que nous ne faisons réellement, en mettant entre autres l'accent sur l'étude commune de la Bible, les liturgies communes de la Parole, et la coopération dans les domaines de la théologie, de la mission et  du développement, ainsi que les liens entre les réseaux de spiritualité oecuméniques. 

Au lendemain de cette réunion publique, des responsables oecuméniques et des Eglises se sont réunis à l'Institut oecuménique de Bossey pour un colloque qui avait pour thème l'apport du GMT à l'oecuménisme au cours des décennies à venir. (source et information : COE)

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