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2005-11-22 -
LE P. THEUNIS DE RETOUR EN BELGIQUE.

Le Père Guy Theunis, accusé de complicité de génocide au Rwanda et détenu à Kigali depuis deux mois et demi, est arrivé dimanche 20 novembre à Bruxelles, où la justice belge va devoir statuer sur son sort.

Dès son arrivée dans la capitale belge, le prêtre, âgé de 60 ans, a été entendu par une équipe de la police fédérale belge spécialisée dans les crimes de droit humanitaire, mais il n'est question pour l'heure de délivrer un mandat d'arrêt à l'encore du P. Guy Theunis, la procédure pouvant prendre "des semaines". Peu avant, un porte-parole du parquet avait déclaré qu'"aucune obligation de poursuites ne pesait" sur lui, seulement celle d'"examiner le dossier".

Le 9 novembre, après d'intenses consultations diplomatiques, la Haute cour de Kigali avait ordonné le renvoi du prêtre belge dans son pays d'origine, les autorités rwandaises affirmant avoir reçu des garanties de la part de la Belgique selon lesquelles Guy Theunis y serait "poursuivi".

Le ministère belge des Affaires étrangères a tenu à souligner dimanche que le P. Guy Theunis, qui a voyagé accompagné par un diplomate de l'ambassade de Belgique, n'avait pas été formellement extradé du Rwanda. La Belgique a demandé que le missionnaire, incarcéré à la prison centrale de Kigali, soit transféré en Belgique pour y être jugé.

Le Père Gérard Chabanon, supérieur général de la congrégation des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs), a donné des nouvelles du P. Guy Theunis, accusé au Rwanda par un tribunal populaire de "complicité au crime de génocide". Il prépare sa défense.

"Guy m’a téléphoné hier soir vers 21h30. Sa voix n’a pas changé et il m’a assuré qu’il allait très bien. Bien sûr il était un peu fatigué mais le bonheur de retrouver les siens et la liberté avaient pris le dessus". C’est ainsi que le P. Gérard Chabanon a décrit à l'agence missionnaire MISNA l’état psychologique et physique du prêtre belge.

La première journée de liberté du prêtre a été entièrement consacrée aux démarches juridiques que les autorités belges sont chargées de mener à son encontre, a précisé le Père Chabanon. La justice belge devrait ouvrir, comme le prévoient les procédures nationales, une information judiciaire (ou instruction) afin de vérifier l’existence ou la non existence d’éléments à sa charge, pouvant entraîner une poursuite judiciaire formelle pour un délit particulier.

Le prêtre est donc en liberté mais à la disposition de la justice belge. A son arrivée, il a d’abord été interrogé par la police puis a été entendu durant toute la journée par un juge. C’est seulement au terme d’une audition, qui s’est achevée à 19h, que le missionnaire a pu retrouver sa famille. "Il va prendre du repos, faire un bilan médical et préparer sa défense. Son intention est de rester en Belgique jusqu’à la fin de l’année. Il remercie tous ceux qui l’ont soutenu en prière", conclut Gérard Chabanon. (source : Agence Misna - information : Pères Blancs)

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