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du 23 au 25 novembre 2005 (semaine 47)
 

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2005-11-25 - Kénya
LES ÉLECTIONS ENTRE LA BANANE ET L'ORANGE.


Le lundi 21 novembre, les Kenyans ont rejeté le projet de révision constitutionnelle et plusieurs responsables d'Églises demandent au gouvernement de promouvoir maintenant la réconciliation.

Sur le bulletin de vote, les Kenyans étaient appelés à choisir entre une banane, symbole à cocher si l'on souhaite dire "oui", ou une "orange" pour le non, l'emblème des opposants aux modifications apportées à la charte constitutionnelle.C'est l'orange qui l'a remporté.

Le vote - première tentative de modifier la constitution qui remonte à l'époque de l'indépendance du Kenya en 1963 - a divisé la nation en deux, avec d'une part le président Mwai Kibaki et la majorité des ministres favorables au oui, et de l'autre, certains membres de l'exécutif et de l'opposition, décidés à voter non.

Environ 11,6 millions de citoyens ont voté pour approuver ou rejeter la nouvelle proposition de Constitution qui a suscité ces derniers mois des polémiques et de graves incidents, ayant coûté la vie à plusiuers personnes.

La révision constitutionnelle avait été promise par Kibaki, décidé à avoir recours à la nouvelle constitution pour réduire ses propres pouvoirs et en déléguer une partie au premier ministre, mais une partie des Kenyans l'a accusé d'avoir ensuite oublié les promesses faites. Récemment, l'Eglise catholique du Kenya a invité Mwai Kibaki à ne pas intervenir dans la campagne pour le référendum et à laisser les citoyens libres de prendre leur propre décision sur la nouvelle proposition de Constitution.

"Les Kenyans ont décidé", relève laconiquement l'évêque anglican Julius Kalu de Mombasa, après l'annonce, le 22 novembre, des résultats du référendum : "Ce rejet ne signifie pas qu'ils ne veulent pas de nouvelles lois". A ses yeux, le gouvernement doit recommencer le processus aussi vite que possible.

Les partisans du "non" l'ont remporté avec plus de 58% des voix sur un total de quelque six millions de suffrages exprimés. Ce résultat, qui a surtout mis l'accent sur les divisions ethniques dans le pays, est considéré comme une grande défaite pour le président Mwai Kibaki, qui soutenait la campagne en faveur du "oui".

"Le résultat du référendum exige que nous redoublions nos efforts en vue de mettre en place une constitution durable pour le
Kenya. C'est le minimum que nous puissions faire en l'honneur de ceux qui rêvaient d'une nouvelle constitution et ont sacrifié leur vie, leur santé et leurs biens pour l'obtenir", a pour sa part commenté le pasteur Mutava Musyimi, secrétaire général du Conseil chrétien national.

Pour les opposants à la nouvelle Constitution, celle-ci représentait d'énormes pouvoirs présidentiels et un affaiblissement de
la déclaration des droits de l'homme. Pour les partisans du "oui", la Constitution aurait permis d'agir contre la corruption et d'avoir une meilleure répartition et gestion des ressources et de promouvoir les droits des femmes.

Les responsables d'Eglise avaient réclamé le report du référendum tout en reprochant aux politiciens des deux cotés de recourir
à la désinformation, à la corruption, aux fausses promesses et aux menaces.
Des violences ont éclaté, tuant neuf personnes durant la campagne. Ce qui a poussé le pasteur Jesse Kamau, ancien président de l'Eglise presbytérienne d'Afrique de l'Est, à réclamer le lancement immédiat d'un processus de réconciliation. "Il est nécessaire pour nous de retourner à la vie normale". (source et information : ENI / Agence Apic)

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