Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 26 au 29 novembre 2005 (semaine 48)
 

-
2005-11-29 - France
LE RETOUR A DIEU D'ÉLISABETH BEHR-SIGEL.


Après une vie toute donnée à son Église, Élisabeth Behr-Sigel, théologienne orthodoxe, nous a quittés le 26 novembre, une personnalité qui ne laissait jamais indifférent et une pensée qui nous accompagnera pendant les années qui viennent.

C
onnue bien au-delà des cercles de l'orthodoxie, son périple est exceptionnel : née en 1907 à Strasbourg,  luthérienne, elle devint orthodoxe. "Déjà intérieurement orthodoxe, selon son expression, elle acheva ses études théologiques à la faculté protestante de Strasbourg et exerça même le ministère de pasteur intérimaire, non ordonné, dans une petite paroisse réformée (1931-1932).

Convertie à l’orthodoxie, elle a connu les plus grandes figures de l’orthodoxie en Europe occidentale. Elle fut membre fondatrice de la première paroisse orthodoxe francophone en 1928 à Paris. Professeur de philosophie, elle enseigna ensuite à l'Institut Saint-Serge à Paris et à l’Institut catholique de Paris.

Théologienne engagée, elle est auteur de plusieurs livres, principalement Prières et sainteté dans l’Eglise russe. Elle prenait même des positions théologiques audacieuses comme celle en faveur de la place des femmes dans les responsabilités ecclésiales, en particulier dans son livre Discerner les signes des temps.

"
La fidélité à la Tradition dont nous nous réclamons […] ne doit pas être confondue avec un traditionalisme sclérosé"…"La Tradition est mémoire du passé, mais ce passé doit être sans cesse actualisé". Elle y citait J. Meyendorff écrivant : "Un traditionalisme mort ne saurait être traditionnel. La caractéristique de la théologie patristique, c'est qu'elle a été capable de relever les défis de son propre temps tout en se situant dans la continuité de la foi apostolique". Elle y citait également Vladimir Lossky avec qui elle voyait dans la Tradition "l'esprit critique de l'Église, qui lui permet de discerner, selon l'Esprit Saint, l'authentique de l'inauthentique, l'essentiel du message évangélique d'apports historiques inessentiels et donc éphémères".

Ainsi "la fidélité à la Tradition ne se confond pas avec une sacralisation du passé, de l'histoire de l'Église. La Tradition n'est pas une sorte de monstre sacré immuable, une prison où nous serions enfermés".

C'est sans doute dans cette recherche qu'il faut placer l'apport des théologiens orthodoxes "occidentaux". Les recherches sur ce point sont communes aux Églises en Occident. C'est là que se jouera, sans doute en partie, mais réellement, l'avenir immédiat de la foi chrétienne dans le monde actuel.

Grâce aux écrits d'Elisabeth, nous garderons ainsi présente à notre ecclésiologie une personnalité qui ne laisse pas indifférent et une pensée qui nous accompagnera pendant les années qui viennent. (source et information : orthodoxie)

Retour aux dépèches