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FlashPress - Infocatho
du 26 au 29 novembre 2005 (semaine 48)
 

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2005-11-29 - France
SI VOUS PASSEZ PAR PARIS...


La Bibliothèque nationale de France explore à Paris, jusqu’au 30 avril 2006, trois mille ans de notre histoire à travers les livres sacrés fondateurs de ce que l’on appelle improprement les «religions du Livre», le judaïsme, le christianisme et l’islam.

L’exposition est envisagée sous l’angle des relations qui ont été communément entretenues par la tradition littéraire avec le "Livre" comme dépôt précieux, d’une Loi vécue dans l’histoire d’un Peuple, d’une Personne Jésus expression et parole vivante, d’une transmission de la volonté de Dieu par la révélation transmise par Mahomet.

Elle souligne comment les trois traditions, bien que s’appuyant sur un socle commun, ont développé des relations originales avec les textes que ces trois religions moothéistes considèrent comme fondateurs.

Des fragments manuscrits de la Mer Morte, des manuscrits hébreux célébrant la sortie d’Egypte, des bibles illustrées du Moyen-Age, des bibles polyglottes de la Renaissance, des chefs d’œuvres de Gutenberg, des corans calligraphiés à l’encre d’or, des objets rituels, des images de piété: une centaine de documents sont exposés pour illustrer l’aventure de ces Livres de parole inspirée.

Transmis par des générations d’acteurs souvent anonymes -des scribes, des copistes, des enlumineurs, des commentateurs, des traducteurs ou des typographes-, ces livres ont voyagé et subi parfois très cruellement les usures du temps. L’exposition souligne bien qu’il s’agit là d’une aventure de mémoire et de transmission. La somptuosité des mises en page -monumentales, ou au contraire en tout petit format- atteste la ferveur des liturgies et la diversité des usage

"Il ne s’agit absolument pas d’une exposition sur les religions mais d’un outil qui peut servir à tous sur la transmission des textes", insiste d’entrée de jeu Annie Berthier, conservateur général au département des Manuscrits et commissaire de l’exposition face à l’immense tableau chronologique qui fait figure de préambule (de – 2 000 avant Jésus-Christ à + 1 200 après Jésus-Christ).

La grande fresque livre des repères articulés sur trois niveaux superposés: le premier, intitulé Entre tradition et histoire; le second, intitulé Ecritures, indique des repères de rédactions, traductions et fixations canoniques des textes; le troisième niveau de lecture précise quelles ont été les principales étapes de l’Histoire et des civilisations pour l’émergence de ces textes fondateurs qui, au fil des siècles, furent lus et murmurés, récités ou contemplés et psalmodiés.

Dans ces trois religions centrées sur l’exigence éthique, la spiritualité -l’esprit- s’oppose à la recherche effrénée du pouvoir, de la richesse, et des plaisirs charnels. "Le monothéisme se substitue progressivement aux divinités largement anthropomorphisées du polythéisme babylonien. On passe à la transcendance radicale d’un dieu unique qui échappe à toute représentation."

"La Loi est commune aux trois textes fondateurs, explique Annie Berthier, et les trois langues utilisées à l’origine pour répandre la bonne Parole sont l’hébreu, l’araméen et le grec". Le grec donnera à la Bible chrétienne son unité, et contribuera à engouffrer dans la culture du judaïsme des pans entiers de la philosophie hellénistique et du paganisme.

On retrouve dans les trois religions «abrahamiques» l’idée d’un dieu unique, qui semble désigner une même entité. Les trois religions sont appelées «révélées» car Dieu y parle. Ainsi, Jésus est reconnu par plusieurs disciples, tous d’origine juive, comme le Messie –mot hébreu qui désigne le Christ; son histoire sera transcrite dans les Evangiles qui constituent la grande partie de ce qu’on appelle dans la Bible, le Nouveau testament, qui donne naissance au christianisme.

L’islam apparaîtra, quant à lui, vers 630 ap. J.-C., élaboré sur la base des mêmes textes sacrés: un nouveau prophète, Mahomet, est donné comme le dernier du dieu unique appelé Allah. Il reçoit de l’Ange Gabriel, messager de Dieu et être immortel, l’ordre de prêcher cette nouvelle religion, dont la révélation est inscrite dans le Coran.

Le parcours se termine par une invitation à la méditation sur une parole du poète persan Rumi: "Dieu est le bruit de l’eau dans les oreilles de l’Assoiffé". Assis au bord d’un puits de lumière qui évoque les murmures de l’eau, le visiteur est convié à écouter "des récits qui rêvent l’origine de l’Homme et le début de l’Histoire", déclare la commissaire.

L’exposition se termine sur une question ouverte qui concerne les modalités de lecture du texte biblique : le Livre de Parole relève-t-il uniquement, comme n’importe quel autre livre, d’une lecture individuelle ? Peut-on sans le trahir, faire l’économie d’une lecture partagée et communautaire ? (source du commentaire : RFI)

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