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du 26 au 29 novembre 2005 (semaine 48)
 

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2005-11-29 -
ISRAËL NE RECONNAIT PAS LE PATRIARCHE THÉOPHILE.


L'Etat d'Israël qualifie de "grave erreur" l'installation du nouveau patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, Theophilos III, ne reconnaissant que le patriarche destitué Irineos.

Israël a en effet publié dimanche 27 novembre une réponse préliminaire à la pétition adressée par Theophilos III à la Cour suprême israélienne le mois dernier. Le nouveau patriarche réclame qu'Israël reconnaisse son élection par le Saint-Synode à la place du patriarche Irineos, déposé après un scandale portant sur la vente et la cession de biens immobiliers de l'Eglise à des investisseurs liés à des groupes juifs ultranationalistes.

L'Etat hébreu refuse pour le moment d'octroyer sa reconnaissance au patriarche, arguant d'anciennes règles datant de l'empire ottoman. Dans sa réponse adressée à la Cour suprême israélienne, les autorités israéliennes qualifient Theophilos de "métropolite de Thabor", en Galilée, son titre précédent. N'acceptant pas le destitution de son prédécesseur Irineos, le gouvernement israélien continue d'appeler ce dernier "Sa Béatitude le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem".

Israël veut faire valoir son droit d'intervenir dans les affaires internes de l'Eglise orthodoxe. Il a écrit à la Cour suprême israélienne qu'il n'a pas révoqué la reconnaissance donnée en son temps au patriarche Irineos, qui continue d'être à ses yeux le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem.

Le conseiller juridique du patriarcat, R. Moghrabi, a fait remarquer que la cérémonie d'intronisation du nouveau patriarche dans l'église du Saint Sépulcre était "une cérémonie religieuse faisant partie de la tradition et de la foi orthodoxes, et que le gouvernement israélien en a été informé à l'avance, malgré le fait que ce soit une affaire interne à l'Eglise". 

Commentant pour le journal israélien "Ha'aretz" le comportement des autorités israéliennes, le nouveau patriarche a estimé qu'il lui faisait penser à l'époque de l'empire ottoman, quand le patriarcat était sujet à l'arbitraire des sultans régnants.

Rappelons que jeudi dernier, c'est le président grec, Karolos Papoulias, qui conduisait une délégation de personnalités politiques et religieuses de Grèce – dont l'archevêque Christodoulos, accompagné des représentants de toutes les Eglises orthodoxes -  participant à la cérémonie d'intronisation à Jérusalem. Karolos Papoulias avait salué la nomination de Theophilos comme "un nouveau commencement" pour l'Eglise.

Selon une tradition remontant à plusieurs siècles, un nouveau patriarche grec-orthodoxe à Jérusalem doit être confirmé par les dirigeants de la Terre Sainte, dans ce cas Israël, l'Autorité palestinienne et la Jordanie. Du côté catholique, l'installation de Theophilos III comme patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem a été saluée par le Père franciscain
Atanasio, Custode de Terre Sainte, qui a estimé que cette intronisation ouvre une “voie nouvelle et plus cordiale” dans les rapports entre l'Eglise catholique et l'Eglise grecque-orthodoxe. 

Il a relevé que Theophilos
III est une "personne excellente, très instruite et très cordiale" qui a déjà exprimé son désir de renforcer les liens entre les confessions chrétiennes en Terre Sainte. (source et information : Agence Apic /asianews)

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