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du 6 au 8 décembre 2005 (semaine 49)
 

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2005-12-08 - Taïwan
LES RELATIONS ENTRE ROME ET PÉKIN.


On reparle d'un article du quotidien "The Times" de Londres, publié publié le 29 octobre et citant un diplomate taïwanais disant qu'il était attendu que le Saint-Siège et Pékin nouent des relations diplomatiques d'ici à dix-huit mois, ou avant mai 2007.

Quelques jours auparavant, le 25 octobre, le secrétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Angelo Sodano, avait déclaré, à l'occasion de l'inauguration du Centre de conférence Matteo Ricci de l'Université pontificale grégorienne, que, si le Saint-Siège "avait des contacts avec Pékin, le chargé d'affaires, qui est à Taiwan, irait à Pékin".

Peu après, on apprenait que le cardinal Jean-Louis Tauran, bibliothécaire et archiviste du Vatican, ancien secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, allait effectuer un séjour à Taiwan du 20 au 27 novembre 2005.

Officiellement, selon l'ambassadeur de Taiwan près le Saint-Siège, il s'agissait d' « une visite privée » prévue en avril dernier et repoussée en raison du décès de Jean-Paul II ; le motif du déplacement était la réception d'un titre de docteur Honoris Causa d'une université catholique et la remise par le président de la République de Chine, Chen Shuibian, d'une décoration pour l'aide apportée au renforcement des relations entre Taiwan et le Saint-Siège.

De cette succession d'événements, il a été immédiatement conclu par différents médias que la visite du cardinal Tauran à Taiwan avait pour objet de préparer le transfert de la nonciature de Taipei à Pékin. A Rome, dès le 1er novembre, l'ambassadeur de Taiwan près le Saint-Siège, Tou Chou-seng, déclarait "ne pas avoir connaissance d'un prétendu calendrier".

"Je doute énormément que le Vatican rompe les relations avec Taiwan dans un proche avenir. Les relations entre Taiwan et le Vatican sont très bonnes", ajoutait-il, précisant que le Saint-Siège avait clairement fait comprendre que les liens ne seraient pas rompus avant que la Chine populaire et le Saint-Siège n'ouvre des pourparlers. "Nous observons très attentivement tout signe que pourrait émettre la Chine continentale  ajoutait-il, assurant qu'il restait beaucoup à faire avant une éventuelle normalisation des relations enter Pékin et le Saint-Siège".

Du côté de l'Eglise catholique à Taiwan, le cardinal Paul Shan Kuo-hsi, évêque de Kaohsiung et président de la Conférence régionale chinoise des évêques à Taiwan, a souligné que, durant tout le temps où il était à Rome pour le Synode sur l'Eucharistie, du 2 au 23 octobre dernier, il n'a "rien entendu de nouveau" sur le dossier des relations diplomatiques. Le 25 octobre dernier, le cardinal Sodano n'a fait que répéter ce qu'il avait déjà dit en 1999, a-t-il souligné.

"Le fait que le cardinal Sodano doive utiliser les médias pour envoyer un message à Pékin indique que les deux parties n'ont pas établi de canal formel de communication"  a-t-il ajouté. Pour l'archevêque de Taipei, Mgr Joseph Cheng Tsai-fa, un obstacle à la normalisation est la question de la nomination des évêques en Chine populaire, un point sur lequel ni Pékin ni le Saint-Siège ne semblent prêts à faire des concessions.

Toujours à Taipei, le professeur Chen Fang-chung, directeur de l'Institut d'histoire catholique de Taiwan où a été publié en 2002 un Recueil des documents sur l'histoire des soixante années de relations diplomatiques entre le Vatican et la Chine  a déclaré que "Pékin et le Saint-Siège n'ayant pas démarré de pourparlers formels, un calendrier ne peut exister". Un point de vue partagé par l'évêque catholique de Hongkong, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, qui précise que beaucoup dépend de ce que Pékin décidera. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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