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FlashPress - Infocatho
du 9 au 11 décembre 2005 (semaine 49)
 

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2005-12-11 -
L'ÉGLISE DE BELGIQUE ET LA MONDIALISATION.


Le 9 décembre, au nom de la Conférence des évêques de Belgique, Mgr Aloys Jousten, évêque de Liège, a fait connaître les réflexions de l’Église en Belgique face à la mondialisation.

"Que peut et doit faire l'Eglise de notre pays face à la mondialisation ? dit-il. Il y a quelques jours, je participais à deux journées de réflexion sur la pastorale  urbaine, c'est-à-dire sur la présence et l'action de l'Eglise dans le milieu urbain. 

"Après quelque temps, on a demandé : Mais qu'est-ce donc la ville ou le milieu  urbain ? Un géographe a répondu : Pour nous, la ville, c'est l'absence de  distance. Si nous adoptons cette définition, nous pourrions dire que le monde est  devenu un seul milieu urbain. J'exagère à peine, car la communication  électronique avec le Mali, le Guatemala ou la Mongolie n'est pas plus difficile et  compliquée que la communication entre Liège et Bruxelles."

"En même temps, il s'avère que des milliers d'Africains se rassemblent en Algérie pour tenter leur chance de gagner l'Europe. La transmission d'informations entre l'Europe et  l'Afrique fonctionne très bien, au point que l'Europe est pour de nombreux  Africains le seul espoir de survie. Notre monde est devenu un grand village ou, pour reprendre l'idée du géographe, un milieu urbanisé, car il y a de moins en moins de distance."     

"Cette mondialisation est vraiment un signe des temps qui pousse, voire oblige  les chrétiens à l'analyser, à le lire avec un esprit critique à la lumière de l'éthique et de l'Evangile, ainsi qu'à discerner les actions à entreprendre à tous les niveaux."     

"C'est ce que la Commission épiscopale Gaudium et Spes s'est proposée de faire. En vue d'actions à mener chez nous, en Belgique, le document que nous  présentons aujourd'hui propose une analyse et une évaluation de la mondialisation sous le regard critique et encourageant de l'Evangile. Nous sommes sollicités à faire tout ce qui est possible en Belgique pour que la mondialisation se réalise en respectant la dignité de tous et en favorisant le bien-être global du plus grand nombre, sinon de tous les êtres humains.   

..."Au niveau mondial, l'Eglise de notre pays est appelée à encourager les pays et les continents pauvres à vouloir être les sujets de leur histoire, de leur destinée. Pour une bonne part, l'arrivée massive de migrants africains aux portes de  l'Europe s'explique par le non-développement, par la pauvreté de leur pays d'origine."

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Nous ne pouvons pas accueillir toute la population africaine, mais suffit-il de les renvoyer ? Il est tout de même ahurissant d'entendre dire qu'ils n'ont rien à perdre puisque leur vie ou survie est menacée autant que lors de la traversée de la Méditerranée."

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L'Eglise doit élever sa voix pour protester contre le non-respect des droits de  l'homme, contre des conditions de travail inhumaines. En effet, la mondialisation risque de provoquer ou de favoriser une plus grande exploitation  ainsi qu'une plus grande pauvreté de la population dans le Tiers-Monde. Seule  une réglementation équitable du commerce au niveau mondial peut garantir une  évolution positive... A ce niveau, la responsabilité de l'Union européenne et de  l'ONU doit être sollicitée et soulignée.  

"Finalement, la responsabilité de l'Eglise et l'apport de la foi chrétienne se situe à un niveau encore plus spécifique : celui d'une vision, d'un horizon à donner à  l'action. La foi chrétienne est plus qu'un simple message moral."

... "Les évêques lancent  un débat sur une question, sur un phénomène qui, à leurs yeux, est en train de  changer la face de la terre. Ainsi, ils confirment que les chrétiens sont, comme  les autres citoyens, acteurs de l'histoire. Dans un débat public qui concerne tous les hommes, nous voulons contribuer, de manière responsable, au bien-être  intégral des hommes en y apportant ce qui nous habite." (source et information : Église en Belgique)

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