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du 18 au 20 décembre 2005 (semaine 51)
 

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2005-12-20 - Mexique
DEVANT UN "MUR DE LA HONTE."

Washington envisage de construire une muraille à la frontière entre le Mexique et les États-Unis dans le but de freiner le passage illégal des "latinos" en direction du nord, convertissant en un grave délit les entrées illégales vers les USA.

Le projet, qualifié de "mur de la honte", au même titre que celui construit par Israël dans les territoires occupés, et que celui de Berlin, aujourd'hui détruit, a provoqué l'indignation de leaders politiques, aux Etats-Unis comme au Mexique y compris du président mexicain Vicente Fox, pourtant fidèle allié de Washington.

Ce dernier a encore haussé le ton ces jours-ci, ajoutant sa voix à celle de l'Eglise catholique, fort critique à l'égard du Congrès et de l'administration Bush. "Il s'agit d'un très mauvais signal donné par le Congrès américain et le gouvernement de ce pays", a déclaré le président Fox dans son message délivré dimanche à l'occasion de la Journée internationale des migrants.

"Pour nous, Mexicains, c'est une honte que ce mur. Il me semble que rien de tel ne devrait exister, compte tenu des relations qui unissent le Mexique et les Etats-Unis. Dans le passé, des murs semblables ont été détruits par les citoyens, détruits pierre par pierre pour la recherche de la liberté et de la démocratie.

Même ton du côté de l'Eglise. Le cardinal Norberto Rivera, archevêque de Mexico, a repoussé l'intention nord-américaine et dénoncé l'attitude de Washington, dans une déclaration remise dimanche à la presse. "Les Etats-Unis, a-t-il dit, devraient au contraire ériger des ponts. Washington proclame la globalisation, mais ne donne pas l'exemple."

Selon des chiffres officiels, plus de 10 millions de Mexicains vivent actuellement aux Etats-Unis, dont la moitié sont sans papiers. Chaque année, un million de "latinos" tentent de franchir la frontière, au péril de leur vie parfois: 400 personnes trouvent en effet annuellement la mort dans ce périple qui ressemblait pourtant à un voyage vers l'Eldorado.

Pour l'économie mexicaine, comme pour nombre de pays latinos,
l'immigration vers les Etats-Unis représente un apport non négligeable, estimé à plusieurs milliards de dollars, grâce aux envois d'argent destinés aux familles restées au pays.

Pour ce qui est de la politique, le président Fox est en difficulté à cause de cette attitude des USA. Aux élections présidentielle de l'été 2006, il risque d'être minoritaire et d'être évinçé par le candidat de gauche qui partage les points de vue anti-américains, des nouveaux dirigeants de la Bolivie, du Vénézuéla, du Brésil, de l'Argentine et de l'Uruguay. (source : apic - information : ACI)

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