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du 18 au 20 décembre 2005 (semaine 51)
 

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2005-12-20 - Bangladesh
OBLIGÉS DE SUPPRIMER LA MESSE DE MINUIT.


La plus grande paroisse de l'archidiocèse de Dacca n'aura pas de messe de minuit, ni à Noël ni au jour de l'An, pour des raisons de sécurité et par crainte d’actions terroristes.

La célébration de la veillée de Noël aura lieu tôt, dans la journée du 24 décembre. Il n'y aura également pas de messe de minuit pour la solennité de la fête de Marie, Mère de Dieu, le 1er janvier. La paroisse du Saint Rosaire est située dans le quartier de Tejgaon, au centre-ville de Dacca. La paroisse qui comptait 1 300 catholiques en 1972 en compte maintenant 10 800.

Par ailleurs, le prêtre chargé de cette paroisse a demandé à ses paroissiens de ne pas prendre de sacs avec eux pour aller à l'église et leur a demandé d'être attentifs aux inconnus ayant un comportement suspect dans les locaux paroissiaux. Il a précisé qu'il avait récemment trouvé un homme errant autour de l'église.

Nirmal Rozario, secrétaire général de l'Association chrétienne du Bangladesh et de l'Union des coopératives chrétiennes de crédit mutuel à Dacca, a confié que le P. Gomes lui avait dit avoir reçu des messages anonymes demandant l'annulation de toutes les activités religieuses en décembre. Il a ajouté que lui aussi devait se montrer très prudent au cours des nombreuses rencontres prévues dans différents quartiers de la ville entre Noël et le jour de l'An. "Ce n'est pas seulement nous qui sommes vulnérables. Le pays tout entier est vulnérable",  a-t-il souligné.

Des vigiles, engagés par la paroisse, passent au détecteur de métaux tous ceux qui entrent dans les locaux paroissiaux. Ces contrôles ont été décidés à la suite des attaques-suicides contre les tribunaux de deux districts de Gazipur et de Chittagong qui ont fait plusieurs morts, le 29 novembre. Les jours suivants, plusieurs autres attentats ont été commis à Dacca et dans le reste du pays. Sur une période de trois semaines, une vingtaine de personnes, dont des juges, des avocats, des élus et des policiers, ont été tuées. La police a indiqué avoir trouvé, sur un des sites des explosions, un tract du Jama'atul Mujahideen lançant un appel pour l'instauration rapide de la charia dans le pays et promettant de détruire tout ce qui s'opposerait à ce dessein.

Selon la presse locale, les trois attentats suicide sont bien l'ouvre du Jama'atul Mujahideen , groupe islamiste interdit au Bangladesh et déjà impliqué dans l'action du 17 août dernier qui vit exploser 459 bombes dans 63 des 64 districts du pays. Immédiatement après les attaques du mois d'août, la presse affirmait que les responsables des minorités religieuses et leurs locaux étaient la cible des islamistes.

En réaction au climat créé par la multiplication des attentats, des manifestations se sont déroulées un peu partout pour protester contre ces actions qui trahissent les principes fondamentaux de l'islam, ainsi que l'ont affirmé les organisateurs de ces manifestations, des responsables musulmans le plus souvent. Le gouvernement, lui aussi, a encouragé ces manifestations dirigées contre ceux qui portent atteinte à la réputation de l'islam. Pourtant, la Ligue Awami, dans l'opposition, observe que ces problèmes de terrorisme n'ont jamais été débattus au sein de la coalition au pouvoir, ni au gouvernement, ni dans aucune autre instance. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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