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du 29 au 31 décembre 2005 (semaine 52)
 

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2005-12-31 -
LE CHEMIN NÉO-CATÉCHUMÉNAL DOIT PRÉCISER.


Benoît XVI demande au mouvement du Chemin néocatéchuménal, d'abandonner des innovations jugées non conformes aux règles liturgiques de l'Eglise, qui engagent d'ailleurs une certaine conception de la vie ecclésiale.

Dans une lettre publiée cette semaine, Mgr Francis Arinze, le préfet de la Congrégation pour le culte divin, leur rappelle que si le Chemin néocatéchuménal veut être pleinement reconnu par le Vatican, il doit suivre une autre démarche liturgique et de ce fait d'abandonner des innovations non conformes aux orientations de l'Église.

En leur signifiant "les décisions du Saint-Père", il leur est demandé d'abandonner ces innovations comme jugées non conformes aux règles liturgiques de l'Eglise et de citer la célèbration de la messe le samedi et non plus le dimanche, la célébration eucharistique et la communion autour d'une table et les prédications actuellement confiées aux laïcs.

Une connaissance superficielle de la réalité fera surtout ressortir ces aspects liturgiques. En fait ce "rappel à l’ordre" va plus loin. Il leur est rappelé que "le jour du Seigneur est le dimanche", et non le samedi, et qu'ils devront "au moins un dimanche par mois" participer à la messe de leur paroisse mêlés et unis aux autres fidèles.

Car pour ce mouvement, il est inconcevable de célébrer des messes de la communauté locale. Comme chaque groupe correspond à un stade particulier dans le cheminement catéchuménal, chacun de ces groupes, composé de 30 à 40 personnes, doit avoir sa messe particulière, célébrée dans des locaux séparés. Il ne peut donc être question de rejoindre, même d’une manière irrégulière, une communauté autre que celles du « Néo-catéchuménat. »

Quand le Vatican leur rappelle dans cette lettre du cardinal Arinze de ne pas confier systématiquement à un laïc les prédications ou homélies qui doivent rester du ressort des prêtres, et demande que les éventuels commentaires prononcés par des fidèles soient "brefs", il fait allusion à une pratique du Néo-Catéchuménat qui veut que chacune des lecture de la Parole de Dieu soit commentée d’abord par de longues «admonitions» de la part des catéchistes du groupe, suivies par les «résonances» des catéchisés. Le prêtre intervient comme un simple catéchiste.

Par delà les déclarations et les projets que formulent ce mouvement, c’est tout une forme de vie ecclésiale qui est en cause. D’autres orientations sont actuellement étudiées, en particulier celle qui les rapproche du messianisme des hébreux Lubavitch, au nom de la foi du baptême.

Créé à la fin des années 1960 par les Espagnols Francisco (Kiko) Arguello et Carmen Hernandez dans un bidonville de Madrid, le Chemin néocatéchuménal se veut être un mouvement d'initiation chrétienne et d'éducation à la foi catholique, dans lequel le P. Pezzi tient une place de plus en plus grande.

Particulièrement actif en Espagne, Italie et Amérique latine, également présent en France, possédant ses propres séminaires, des maisons vocationnelles et diffusant une vision du monde repliée sur lui-même, ce courant est critiqué jusqu'au sein de l'Eglise pour ses méthodes d'encadrement comparées par certains à des pratiques sectaires.

"Quoique reconnu et encouragé par les autorités de l'Église catholique, le "Chemin Néo-Catéchuménal" a suscité maintes controverses au sein de plusieurs paroisses et diocèses. Plusieurs ex-membres reprochent au "Chemin" un certain exclusivisme, un caractère initiatique, de nombreuses irrégularités vis à vis l'enseignement officiel de l'Église et une certaine prétention à être le seul chemin de conversion valable au sein de l'Église." (CCNR – Québec)

Défini en 2002 par le Vatican comme un mouvement d'éducation à la foi "au service des évêques et des paroisses", il se prévalait jusqu'ici de l'assentiment du pape Jean Paul II. "Or quand il s’implante dans la paroisse, très vite elle se fracture. Il y a les chrétiens vivants et les autres qui sont enfermés dans leurs routines. D’ailleurs les célébrations se multiplient : les communautés ont leurs eucharisties et le tout-venant paroissial a les siennes. Ce qui se passe ainsi, des évêques et non des moindres, l’ont signalé depuis longtemps (le cardinal Martini à Milan, le cardinal Lorscheider au Brésil). Peu à peu la paroisse devient monocolore et les chrétiens qui ne sont pas contents vont ailleurs. (P. Henri Bourgeaois  in Mission de l’Église N° 127)

La direction internationale se trouve à Rome, mais un autre centre est actuellement en construction en Galilée, sur les lieux du «Sermon sur la Montagne» de Jésus, centre inauguré par Jean Paul II le 24 mars 2000 durant son pèlerinage en Terre Sainte.
Mais Benoît XVI, qui ne partage pas l'enthousiasme de son prédécesseur pour les mouvements de laïcs, est réticent devant ces innovations liturgiques considérées comme des "abus".(texte de la lettre : Chiesa - information : inforeligion)

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