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2005-12-28 - Espagne
CETTE RADIO QUI CRÉE DES INCIDENTS DIPLOMATIQUES.
La croisade menée contre le gouvernement Zapatero par la Cope, la très radio radio espagnole, a provoqué cette semaine un incident diplomatique avec le nouveau président bolivien par une méthode qui dépasse le simple canular.
Un imitateur de la radio se faisant passer pour José Luis Rodriguez Zapatero a appelé le leader socialiste bolivien Evo Morales pour le féliciter, après sa victoire dimanche à l'élection présidentielle, d'avoir "rejoint l'axe qui passe par les frères cubains et le frère (Hugo) Chavez", le président vénézuélien.
Une "blague" réfléchie, mais "irresponsable" compte-tenu du statut de cette radio. Celle-ci attaquait récemment le gouvernement socialiste espagnol comme "le plus radical depuis les années 30 (...), qui s'est allié avec toute la poubelle totalitaire du monde, Chavez, Castro et les Mohamed"...
Le président indien bolivien a mordu à l'hameçon. Il a évoqué mardi devant des journalistes l'appel de M. Zapatero, dont les services ont dû démentir, avant que la Cope ne revendique la supercherie.
Les gouvernements de Madrid et de La Paz ont exigé des excuses. Le ministre espagnol des Affaires étrangères a convoqué le Nonce apostolique pour lui demander que "des faits déplorables de cette nature ne se reproduisent plus, en raison du tort qu'ils portent aux intérêts politiques et économiques de l'Espagne et à son image à l'extérieur".
Jeudi, la Conférence épiscopale a promis de mettre bon ordre dans son bercail. Dont acte. Vendredi, dans un communiqué lu à l'antenne, la radio catholique a présenté publiquement ses "excuses aux personnes et institutions affectées", assurant avoir seulement voulu "amuser sur l'actualité".
Mais ce jeu de la Cope n’est pas innocent car cette radio feraille sur tous les fronts contre un gouvrnement qu’elle taxe "d’intégrisme laïcard" : Légalisation du mariage homosexuel, loi rendant facultatif l'enseignement de la religion, débat houleux sur d'élargissement du statut d'autonomie de la Catalogne.
Son journaliste vedette, Federico Jimenez Losantos, a même appelé au boycottage des produits catalans avec cette formule : "L'Espagne deviendra une colonie des nationalistes catalans" ou "Valence et l'archipel des Baléares seraient, pour les nationalistes catalans, la même chose que l'Autriche et la Tchécoslovaquie pour le nationaliste Adolf Hitler". Les évêques catalans ont réclamé que la radio "corrige ses excès."
Cope, deuxième radio généraliste du pays, se porte à merveille avec 2,2 millions d'auditeurs, d’autant que depuis 2004, elle en a gagné 300.000. (information : El Pais)
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