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du 1 au 4 janvier 2008 (semaine 01)
 

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2008-01-04 -
UN NOUVEAU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DES JÉSUITES

La 35e congrégation générale de la Compagnie de Jésus débute le 7 janvier.  225 jésuites du monde entier se réunissent à Rome pour élire le supérieur général d'un Ordre qui a quatre voeux, le voeu d'obéissance au Pape. Un événement ecclésial.

Le préposé général des jésuites se voit normalement confier un mandat à vie. Du moins en théorie, car l'actuel titulaire, le Néerlandais Peter-Hans Kolvenbach, ordonné prêtre dans le rite arménien et porté à la tête de la Compagnie en 1983, vient de remettre, à l'âge de 80 ans, sa démission au pape Benoît XVI. Le pape l'a acceptée après l'avoir une première fois refusée.

L'enjeu de cette élection est de taille. Nombre des membres de l'Ordre l'admettent: la Compagnie a besoin de prendre un nouvel élan. "Avec la démission du P. Kolvenbach, un cycle s'achève", résume le Père Thierry Lamboley, délégué de la province de France.

Dans la mise en œuvre du Concile Vatican II, l'espagnol Pedro Arrupe érige la justice sociale et le combat contre la pauvreté au rang de priorités pour la Compagnie. Elle fait l'objet de mises en garde répétées des instances romaines, notamment de Jean Paul II, se méfiant particulièrement de certains développements de la théologie de la libération.

Mesure inédite: Jean Paul II impose à la Compagnie un administrateur, le futur cardinal Paolo Dezza, une forte personnalité qui s'emploie aussitôt à apaiser la situation. Les accusations contre les jésuites d'Amérique latine tombent une à une.

Si les vocations se font rares en Europe, elles ne cessent de croître en Amérique latine, en Afrique et surtout en Inde. Au Vietnam, on compte 130 candidats au noviciat.

Dans le cadre de la mondialisation, ils trouvent un terrain privilégié pour déployer leurs savoir-faire : de la présence auprès des plus pauvres à l'enseignement au travers d'un vaste réseau de collèges et d'universités".
A Bogota, la "Javeriana" fournit à la Colombie une partie de ses élites. A Washington, la célèbre université de Georgetown compte parmi ses anciens élèves un certain Bill Clinton.

Benoît XVI ne s'y est pas trompé. Sensible aux atouts de la Compagnie, notamment au plan intellectuel, il lui a confié une mission capitale à ses yeux: le dialogue avec les cultures séculières.

Après un pontificat de Jean Paul II marqué par l'influence grandissante de communautés aux options plus conservatrices comme l'Opus Dei et les Légionnaires du Christ, cette marque de confiance accordée par son successeur au Vatican est significative. "Le théologien Ratzinger a sans doute une meilleure connaissance de ce que les jésuites sont capables de faire dans leur domaine", interprète l'historien Dominique Avon.

Par le choix, du nouveau supérieur général, "la compagnie dira ce qu'elle attend de son avenir", dit le P. Kolvenbach.
"Le jésuite est essentiellement un homme de mission. Cela implique une présence aux frontières, qui autrefois étaient plutôt les frontières géographiques de la chrétienté et sont plutôt aujourd'hui les frontières entre Evangile et culture, entre foi chrétienne et science, entre Eglise et société, entre la bonne nouvelle du christianisme et un monde troublé et bouleversé"

Les 225 délégués à la congrégation générale représentant les quelque 19.000 jésuites du monde entier, vont discuter à huis-clos de l'avenir de l'Ordre intellectuel et missionnaire fondé au XVIè siècle par Ignace de Loyola. (information : VID)

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