Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 4 au 7 janvier 2008 (semaine 01)
 

-
2008-01-07 - RD Congo
LA BALKANISATION ET LES "ÉTATS NAINS"

La Conférence épiscopale nationale du Congo, CENCO, a mis nettement en garde contre la "balkanisation" de la République démocratique du Congo (RDC) par la création des "Etats-nains", au moment où se tient à Goma une conférence pour la paix.

Dans ce mémorandum publié en rapport avec la tenue d'une conférence sur la paix dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ouverte dimanche à Goma, et signé par Mgr Théophile Kaboy, délégué de la CENCO à cette conférence, les évêques de la RD Congo déclarent :
"L'intégrité territoriale, l'intangibilité des frontières et l'unité nationale de la République démocratique du Congo ne sont pas négociables". L'Eglise catholique dit ainsi "non à l'idéologie de la balkanisation (du pays)" par ce qu'elle appelle la création d'Etats nains.

Tout en saluant l'initiative qu'est cette conférence de paix, la Cenco "attire l'attention sur le fait que le succès d'une telle conférence dépend de l'esprit de dialogue dans la transparence et la vérité, de la détermination et de la sincérité des conférenciers"..."Rien ne se fera tant que la conférence n'abordera pas les questions de fond et ce dans toutes leurs dimensions humanitaires, foncières, historiques, économiques, politiques, éthiques, juridiques", prévient l'Eglise.

Elle recommande aux participants "de ne point déroger sur les acquis importants" notamment la Constitution du pays qui "a résolu le problème de la nationalité".

Pour la CENCO, "il serait inacceptable que la conférence de Goma remette en question les institutions (du pays) ou qu'elle devienne un nouveau lieu de partage du pouvoir en marge des mécanismes constitutionnels. Ce serait un retour en arrière avec risque d'éternel recommencement et pour corollaire l'encouragement de rebellions récurrentes pour raison de partage du pouvoir", soutient-elle.

Elle propose que "toute modification de la configuration politique du pays passe désormais par les institutions républicaines démocratiquement établies à travers les urnes".

La CENCO demande également de condamner "de la manière la plus absolue" la guerre comme moyen pour résoudre les problèmes entre les communautés.

La conférence de Goma, organisée à l'initiative du président Joseph Kabila, "doit être un espace de dialogue entre les habitants", souligne te texte qui invite les participants à accorder "suffisamment de temps aux représentants des habitants de la région pour qu'ils disent haut et fort ce qui fait problème et, cela, sans traitement préférentiel".

La Cenco relève "l'attitude non moins ambiguë de la communauté internationale face au problème des réfugiés, face à la démocratie dans la région des Grands Lacs, face à la mission de maintien de la paix par la Monuc" (Mission de l'ONU en RDC).

Elle dénonce également l'attitude "manifestement hostile" de certains pays voisins qui ne respectent pas leurs engagements et "l'affairisme des multinationales" autour des ressources naturelles. "Il apparaît clairement que la guerre au Kivu est une guerre économique dont l'enjeu demeure incontestablement l'exploitation des richesses du sol et du sous-sol".

Pour sortir le pays du désastre, la Cenco recommande aux participants de se concentrer sérieusement sur les causes réelles du conflit au Kivu et de "ne pas se contenter des causes apparentes". Elle souhaite enfin que cet "énième rassemblement constitue une mise en route décisive pour la paix, la sécurité et le développement de la nation congolaise". (source : Allafrica et Cenco)

Retour aux dépèches