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du 4 au 7 janvier 2008 (semaine 01)
 
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2008-01-07 - Inde
LES CHRÉTIENS D'ORISSA DEMANDENT PROTECTION

Des organisations chrétiennes et des Eglises, harcelées par les extrémistes hindous dans l’Etat de l’Orissa, dans l’est de l’Inde demandent une protection urgente des autorités, qui, elles, font souvent la sourde oreille.

Neuf personnes ont été tuées depuis Noël au cours d’attaques. « Les chrétiens sont brutalement pris à partie par les fondamentalistes, et l’ordre public est inexistant, en particulier à Kandhamal, où les fondamentalistes dirigent le district tout entier », ont indiqué des organisations chrétiennes et des Eglises dans un appel lancé le 2 janvier à la Commission nationale des droits de la personne de l’Inde.

L’Eglise catholique, le Conseil chrétien de toute l’Inde, AICC, et d’autresorganisations d’Eglise ont fait parvenir à la Commission une déclaration commune dans laquelle ils soulignent que plus de 60 églises ont été incendiées, 600 maisons de chrétiens réduites en cendres et plus de 5.000 chrétiens déplacés en raison des violences anti-chrétiennes orchestrées à Kandhmal et dans ses environs, dans l’Etat de l’Orissa.

Des chrétiens ont été tués au cours des violences meurtrières déclenchées par des groupes hindous en détruisant des décorations de Noël le 24 décembre dans le district de Kandhamal. « La situation des chrétiens est vraiment misérable», a commenté John Dayal, secrétaire général de l’AICC, de retour d’une visite dans des villages en proie aux troubles. John Dayal a déclaré qu’en raison des attaques des extrémistes hindous sur les chrétiens, des pasteurs et des membres des communautés chrétiennes s’enfuyaient dans la jungle.

Les responsables de la police ont offert leur aide aux chrétiens harcelés, mais ils ont conseillé aux pasteurs de ne pas s’approcher de leurs églises, affirmant ne pas être en mesure de garantir la protection des chrétiens.

« Nous avons été totalement choqués par la série d’attaques bien préparées visant des chrétiens innocents et leurs responsables », a indiqué Mgr Raphael Cheenath, archevêque catholique de Cattuck-Bhubaneswar, capitale de l’Orissa, dans un document adressé au Premier ministre Manmohan Singh.

« Le plus inquiétant et le plus démoralisant, c’est la manière dont la foule incontrôlable a continué à tout saccager dans les villages », a déclaré l’archevêque dans ce document qu’il a présenté au Premier ministre le 31 décembre après s’être rendu spécialement à New Delhi.

Par la suite, lors d’une conférence de presse donnée après avoir lancé son appel au Premier ministre et à d’autres représentants du gouvernement, Mgr Cheenath a affirmé que le gouvernement n’avait quasiment rien fait pourmettre un terme aux violences pendant quatre jours, au cours desquels les extrémistes ont pu attaquer comme bon leur semblait.

Des manifestations auxquelles ont participé des représentants de différentesconfessions pour réclamer la paix dans cet Etat oriental de l'Orissa se sontdéroulées avant Noël. Tous ont demandé la mise à l'écart politique de «Vishwa Hindu Parishad », une organisation « culturelle » et paramilitaire extrémiste hindoue liée au « Bharatiya Janata Party » (Bjp), un parti indien ultranationaliste de l'extrême droite. (source : ENI)

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