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FlashPress - Infocatho
du 8 au 10 janvier 2008 (semaine 02)
 

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2008-01-10 - RD Congo
ÉPURATION ETHNIQUE ET VANDALISME


Au centre de la République Démocratique du Congo, dans la province du Kasaï Oriental, le diocèse de Kole a connu, en décembre 2007, des événements tragiques, paroisses pillées, églises désacralisées, des prêtres et des soeurs chassés.

Ces faits se sont souvent déroulés avec la complicité de certaines autorités politiques et administratives, et même certains membres du clergé, qui réclament le départ de l'évêque Mgr Stanislas Lukumwena, les membres du clergé les soeurs de la congrégation des soeurs servantes de l'Eglise du Christ, les responsables de la Caritas et du Bureau diocésain des oeuvres médicales (BDOM), en fait tous ceux qui ne sont pas originaires de la province.

Suite à cette tension, Mgr Stanislas Lukumwena a décidé de présider la messe de Noël à Lomela, où il a été accueilli très chaleureusement par la population et tous les chrétiens. Lomela, faut-il rappeler en passant, est l'un des trois territoires (avec Dekese et Kole) constituant la circonscription ecclésiastique du diocèse de Kole. Dans son homélie, il a lancé un vibrant appel à tous les chrétiens et toute la population de son diocèse à l'amour, à l'unité, à la tolérance et surtout à l'acceptation de tous, quelles que soient la tribu et l'origine.

Il a rappelé ainsi que l
es deux derniers papes (Jean-Paul II et Benoît XVI) ne sont pas des Italiens ou des Romains. Les trois derniers archevêques de Kinshasa (feux Mgr Malula et Mgr Etsou, et Mgr Laurent Monsengwo) ne sont pas de la province de Bandundu ni de celle du Bas-Congo.

Cette intervention de Mgr Lukumwena était motivé par le fait que
le dimanche 2 décembre, quatre paroisses du diocèse de Kole ont été mises à sac et leurs églises systématiquement profanées. Il s'agit de la cathédrale Notre Dame de la paix de Kole Centre, de la paroisse Saint Gabriel d'Olombo, de la paroisse Saint Jean de Kole Yango, ainsi que la paroisse Saint Maurice d'Ishenga. Les auteurs de la profanation ont joué dans les églises de la musique mondaine, dansant et circulant avec dérision à l'extérieur avec le crucifix et bien d'autres objets liturgiques. Ils ont consommé les espèces eucharistiques qu'ils y ont trouvées. Certains se sont permis de fumer des drogues et de consommer des boissons alcoolisées dans ces lieux de prière qui ont été fermés par décret épiscopal le 15 décembre 2007.

Cette vague de haine a entraîné l'insécurité dans toutes les structures de ce diocèse : l'évêché, le généralat des soeurs diocésaines (soeurs servantes de l'Eglise du Christ), la Caritas diocésaine, ainsi que le Bureau diocésain des oeuvres médicales (BDOM). La radio diocésaine, l'économat diocésain, le noviciat des Soeurs servantes de l'église du Christ sont, pour le moment, fermés.

Devant cette insécurité, tous les responsables de ces structures, de même que certains prêtres et certaines soeurs, se sont réfugiés les uns à Lomela, territoire du diocèse de Kole, où Mgr Stanislas Lukumwena a établi son quartier général, et d'autres à Lodja, dans le diocèse de Tshumbe. Le noviciat des Soeurs servantes de l'Eglise du Christ est délocalisé à la Propédeutique de Lodja.

Un missionnaire Allemand de la congrégation de la société du Verbe divin, le P. Horst Petry vit depuis le 2 décembre en cachette. Il ne peut en sortir de peur d'être molesté.

Un
député de ce territoire prétend qu'on lui a demandé que Mgr Stanislas Lukumwena ne remette plus ses pieds au diocèse. Mais il n'a rien fait pour éviter tout ce chaos au diocèse.

Ces événements expliquent la lettre de la conférence épiscopale du Congo qui demande que cessent ces rivalités inter-etniques qui risquent de détruire le Congo et de créer des "États-nains". (source : Allafrica)

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