Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 15 au 17 janvier 2008 (semaine 03)
 

-
2008-01-17 -
LE PAPE ANNULE SA VISITE A L'UNIVERSITÉ DE ROME

Benoît XVI devait s'adresser le 17 janvier à un auditoire choisi d'enseignants et d'étudiants durant la cérémonie d'ouverture de l'année académique de l'Université de Rome, La Sapienza. Devant de violentes manifestations d'hostilité, il y a renoncé.

Un collectif d'enseignants et de chercheurs du département de physique qui voyait en cette visite une atteinte à la laïcité, relayé par des groupes d'étudiants radicaux avait organisé des manifestations de protestations dans l'enceinte de l'université. Le contexte semble être très différent de celui qu'avait déjà connu Jean Paul II en avril 1991. Il avait alors été copieusement chahuté et sifflé par des petits groupes de contestataires mais sans agressivité. Il avait ainsi pu rebondir avec humour sur "le réveil réconfortant" de la jeunesse.

La classe politique italienne a été presque unanime à condamner les manifestations d'opposition au pape et à déplorer l'annulation de sa visite.

Un communiqué diffusé le 15 janvier par la Salle-de-Presse du Saint-Siège, précise que le Saint-Père ne se rendra pas demain jeudi, comme cela était programmé, à l'ouverture de l'année académique de l'Université de Rome: "Etant donné les troubles qui se sont développés depuis plusieurs jours autour de la visite papale à La Sapienza, il a été décidé de renoncer à cette invitation. Le Saint-Père fera néanmoins parvenir aux autorités académiques le texte de l'intervention qu'il avait préparée".

Ces manifestations hostiles ont eu pour origine la pétition adressée au Recteur par 67 enseignants en vue de révoquer l'invitation faite à Benoît XVI, et le lendemain des étudiants ont occupé le rectorat réclamant de pouvoir manifester contre la visite papale dans l'enceinte de l'université.

Le groupe de professeurs reproche au Pape une phrase d'un discours prononcé en 1990. Traitant de la crise de confiance dans la science et de la science en elle-même, le cardinal Ratzinger avait évoqué le changement d'attitude de l'Eglise sur la question Galilée. Or, la citation contestée, "le procès contre Galilée fut juste et raisonnable", était du philosophe Paul Feyerabend.

Le chef du gouvernement italien Romano Prodi a immédiatement exprimé "sa forte solidarité" envers le Pape et sa "profonde amertume". "Je condamne les gestes, les déclarations et l'attitude qui ont provoqué une tension inacceptable et un climat qui ne fait pas honneur à la tradition de tolérance de l'Italie. J'exprime une profonde amertume pour la décision du pape Benoît XVI, ainsi qu'une forte solidarité envers sa personne"... "Aucune voix ne doit être étouffée dans notre pays et à plus forte raison celle du pape", conclut-il. (source : Service de presse du Vatican)

Retour aux dépèches