Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 18 au 21 janvier 2008 (semaine 03)
 

-
2008-01-21 - Chili
CHERCHER UN SOLUTION DANS LE CONFLIT MAPUCHE

Dans sa déclaration “La paix en Araucanía, fruit de la justice”, le Président de la Conférence épiscopale chilienne, Mgr Alejnadro Goic Karmelic, manifeste la décision de l’Eglise catholique de chercher une solution dans le conflit Mapuche.

Selon Mgr Goic Karmelic, “la mort d’un jeune, les actions violentes contre des personnes innocentes et les mesures de force adoptées, constituent un symptôme alarmant d’un conflit que nous n’avons pas affronté jusqu’au fond en visant ses causes principales”.

Pour lui, la situation est très compliquée, tant elle naît et se développe “dans un contexte d’ignorance, de préjudices et de discrimination vers les indigènes, où les politiques se sont montrées inadéquates et où est en vigueur une forte instrumentalisation de la part de certaines personnes qui font obstacle aux accords possibles de paix avec des agitations et des violences”.

De plus, malheureusement, “la préoccupation pour le peuple mapuche, que de vastes secteurs de la citoyenneté disent nourrir, n’est pas accompagnée par un effort réel d’écoute de la voix de ses représentants, également afin de comprendre leur culture”.

Dans sa déclaration Mgr Goic Karmelic prend acte de la volonté expresse du Gouvernement de créer un Comité Interministériel, et compte sur le fait que l’on puisse parvenir à des “des solutions réelles” comme réponse “aux demandes des communautés mapuches, et des personnes et des entreprises qui ont été victimes d’une violence irraisonnée qui ne conduit nulle part”.

De son côté, l’évêque de Tecumo, Mgr Manuel Camilo Vial, a affirmé que “le conflit mapuche est essentiellement un problème culturel, puisque dans la zone existent différents peuples qui doivent partager ensemble. Car non seulement le chilien et l’indigène, mais aussi l’allemand, l’hébreu et l’arabe sont présents."

C’est pourquoi il est important “de chercher à favoriser la connaissance réciproque également avec le peuple mapuche, en somme connaître ses habitudes et sa manière d’interpréter les questions juridiques. Au niveau national ils se sentent effectivement chiliens, mais ils veulent toutefois conserver leur identité mapuche”. Pour Mgr Vial le défi réside donc dans le fait d’“affronter le sujet d’une perspective plus générale, et non seulement en concédant des territoires mais en cherchant à comprendre leur différente forme de vivre”.

Le peuple mapuche est le peuple originaire du Chili, il constitue 10 % environ, de la population actuelle du Chili. C'est le seul peuple originaire d'Amérique latine qui n'a pas été vaincu par la colonisation espagnole, obligeant celle-ci à signer avec ses autorités traditionnelles des traités reconnaissant les territoires s'étendant, du sud du Bio Bio jusqu'à l'île de Chiloe, comme territoires autonomes Mapuches.

En 1810, l'indépendance du Chili déclenche un génocide qui fait passer la population mapuche de 1.800.000 à 360.000 personnes en 20 ans. Les Mapuches sont alors enfermés dans des réserves et "pacifiés", leurs terres spoliées, leur culture niée, leurs traditions et leur langue interdites. En 1973, le coup d'état militaire du général Pinochet frappe, de nouveau, durement les Mapuches dont bon nombre sont alors, torturés, fusillés ou portés disparus.

En 1989, la transition démocratique n'apporte aucune amélioration spécifique à la condition de vie des Mapuches, les multinationales et les riches latifundistes Chiliens, qui ont récupéré des milliers d'hectares sous Pinochet, continuent d'exploiter leurs terres spoliées et de les menacer dans leurs vies et dans leurs traditions. Actuellement les Indiens mapuches sont considérés comme des terroristes et ils ont été, à ce titre, plus deux cent chefs de communautés, autorités traditionnelles, mères de familles, étudiants, simple paysans, incarcérés, inculpés, torturés, ou assassinés, depuis 2002. (source : Agence Fides et mapuche)

Retour aux dépèches