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du 18 au 21 janvier 2008 (semaine 03)
 

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2008-01-21 -
LE 29 ème SUCCESSEUR DE SAINT IGNACE DE LOYOLA


La 35ème congrégation des Jésuites réunie à Rome a élu samedi à sa tête le P. Adolfo Nicolas qui a passé l'essentiel de sa vie comme missionnaire au Japon, tout à la fois, romain, européen et homme de l'Asie.

N'était-il pas jusqu'à son élection, président de la conférence des Jésuites d'Asie de l'Est et d'Océanie.

"Il s'agit d'un choix judicieux car (Adolfo Nicolas) est une personnalité ouverte tant théologiquement qu'humainement ", a commenté devant la presse le P. José Maria de Vera, responsable de la Communication des Jésuites. "Il a une expérience multiculturelle. Il a étudié aux Etats-Unis, à Rome et au Japon. C'est quelqu'un d'équilibré, sans ambitions personnelles, un homme moderne, sociable et sans autoritarisme".

Le curriculum vitae du successeur de saint Ignace de Loyola, l'apparente surtout à saint François Xavier.

29 avril 1936 : naissance à Palencia (Espagne) -1958 - 1960 : Licence de Philosophie (Alcala, Madrid)
1964 - 1968 : Théologie à Tokyo (Japon) - 17 mars 1967 : Ordonné prêtre à Tokyo (Japon) - 1968 - 1971 : Maîtrise en Théologie à l'Université Pontificale Grégorienne (Rome)
1971 : Professeur de Théologie systématique à l'Université Sophia (Tokyo, Japon) - 1978 - 1984 : Directeur de l'Institut Pastoral de Manille (Philippines) - 1991 - 1993 : Recteur du Scolasticat ( Tokyo, Japon) - 1993-1999 : Provincial de la Province du Japon
- 2004 - 2007 : Modérateur de la Conférence jésuite d'Asie Orientale et Océanie.

En choissant pour les années à venir un Espagnol qui a passé toute sa vie pastorale en Asie, les 217 délégués jésuites réunis depuis quinze jours en congrégation générale ont montré toute l’importance qu’ils attribuent à ce continent. C’est en Asie que la Compagnie compte aujourd’hui la moitié de ses vocations. Là aussi que les grandes questions pour l’avenir de l’Église – dialogue avec les grandes traditions religieuses, inculturation, pauvreté – se posent avec une acuité particulière.

Les diverses responsabilités qui furent les siennes lui confèrent un profil adapté pour gérer plus de 19 200 jésuites dans le monde.

Il présente aussi les attributs romains indispensables à ce poste particulièrement important de l’Église catholique: de 1968 à 1971, il a en effet suivi la théologie à l’Université grégorienne, dans une spécialité – la théologie systématique – considérée comme plutôt « classique ».

Tout ceci en fait un homme inclassable, ni «progressiste» ni «conservateur». Très ouvert au dialogue avec le monde, il a une expérience de vie avec les plus pauvres, passe très bien auprès des jeunes, dit-on dans sa province, et connaît toutes les difficultés posées par le dialogue interreligieux au plan théologique en Asie. C’est aussi l’homme de gouvernement dont les jésuites ont aujourd’hui besoin, avec une expérience de provincial, mais aussi de gestionnaire d’université ou d’établissement de formation.

Il devra faire face à une diminution préoccupante du nombre de vocations. Les jésuites, qui étaient 30.000 en 1964, ont vu leurs effectifs fondre ces dernières décennies, 19.000 actuellement. Comme il le soulignait, avec humour, en décembre dans un entretien réalisé par la lettre d’informations des jésuites australiens, la Compagnie doit aujourd’hui reposer profondément la question de la vie religieuse, et du témoignage donné au plan personnel et communautaire dans le monde. «Comment pouvons-nous susciter autant d’admiration et aussi peu de disciples ? »

Autre défi, réaliser l’unité dans une congrégation tiraillée entre son centre traditionnellement européen et les provinces plus dynamiques de l’Asie et de l’Afrique. En perte de vitesse en Europe, ils sont maintenant majoritairement en Asie, en Amérique latine et en Afrique. Au Vatican, ils possèdent des universités et des revues et un jésuite, Federico Lombardi, cumule les fonctions de directeur de Radio Vatican et de la salle de presse.

Enfin, le nouvel élu devra maintenir la confiance retrouvée avec Rome qui reste fragile. Et Rome le lui a rappelé. En effet, dans la lettre qu’il a envoyée cette semaine au préposé général, le pape se félicite de « la contribution de valeur que la Compagnie apporte à l’action de l’Église en divers domaines et de dif férentes manières » , mais demande à ces mêmes jésuites une « adhésion totale à la doctrine catholique» .

Autant de défis qui constitueront le noyau des réflexions auxquelles vont désormais s’atteler les 217 délégués jésuites réunis à Rome, dans les semaines à venir durant lesquelles ils devraient tracer la « feuille de route » du nouveau préposé général. (source : Jésuites)

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